Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Abderrachid Tabi a confirmé que « la bataille pour la lutte contre la corruption et le recouvrement des fonds transférés à l’étranger est toujours de mise ».
À ce propos, dans son allocution lors de la cérémonie d’installation de Mme Guellati Douniazad, nouvelle présidente de la Cour d’Alger et de M. Boudjemâa Lotfi, Procureur général au sein de la même cour, le ministre a mis l’accent, dans ce but, sur l’importance d’une « coordination étroite entre l’ensemble des acteurs du secteur » et souligné également l’importance de l’apport des juges. Il a rappelé que le statut de la Magistrature et son code de déontologie « requièrent du juge une prédisposition à s’acquitter de sa mission avec compétence et impartialité, en faveur d’une Justice efficace, forte, et crédible ». On sait que le président Abdelmadjid Tebboune réaffirme à chaque occasion la détermination de l’État à poursuivre la lutte contre la corruption, notamment en ce qui à trait au recouvrement des fonds pillés et détournés. En décembre dernier, lors de son entrevue périodique avec des représentants de médias nationaux, il avait annoncé que 20 milliards de dollars avaient déjà été recouvrés à l’intérieur du pays. « Des sommes faramineuses ont été détournées (à l’étranger) en 10 à 12 ans », avait-il fait constater. « Des fonds ont été déposés dans des coffres privés, notamment en Suisse, au Luxembourg et aux Iles Vierges », a-t-il ajouté. Le président Tebboune avait fait savoir que « la majorité des pays européens ont prêté la main à l’Algérie à ce sujet et affiché leur disponibilité à coopérer avec nous pour le recouvrement de ces fonds et leur restitution au Trésor de l’État algérien, pour peu que les procédures légales soient respectées ». Les spécialistes n’excluent pas que l’argent détourné d’Algérie vers des banques étrangères par la issaba (bande) serve à financer des réseaux pour porter atteinte à la sécurité d’autres pays comme la Syrie ou la Libye et l’Irak. Évidemment, l’argent détourné sert en premier lieu à financer les atteintes à la sécurité d’abord de l’Algérie. Tout récemment, dans son entrevue périodique avec des représentants de médias nationaux, diffusée samedi soir sur les chaînes de télévision et stations de radio nationales, le président Tebboune a parlé des « résidus de la Issaba » qui disposent, aujourd’hui, de fonds colossaux et ont même tenté d’acheter les consciences ». Ils sont derrière des tentatives de semer l’anarchie et l’instabilité dans le pays, notamment en spéculant sur les prix des produits alimentaires et en portant atteinte au pouvoir d’achat des citoyens. Ils ont à faire à la justice. Abderrachid Tabi vient de le rappeler : « la protection du droit du citoyen à la sécurité, à la santé et à l’alimentation vient en tête des priorité du pouvoir judiciaire » qui « se dresse avec fermeté face à quiconque tenterait de porter atteinte à ces droits, à l’instar de ce qu’ont fait certains individus irresponsables et saboteurs qui étaient derrière d’horribles accidents de la circulation, les feux de forêt, la hausse injustifiée des prix de certaines marchandises et la pénurie d’autres marchandises ».
Il confirme les propos du président Tebboune qui a souligné que l’État était devenu fort pour « défendre le citoyen et non pour l’opprimer », mettant en garde « quiconque oserait porter atteinte au pouvoir d’achat du citoyen ». Il s’agit d’une « Justice citoyenne, avec tout ce que ce terme sous-entend comme significations, sens et dimensions », a expliqué le ministre, soulignant l’importance que la Justice soit « moderne et de proximité et fonctionne avec les normes de qualité, avec la facilité d’y recourir. Ceci repose sur l’approche basée sur le rapprochement du citoyen, tout en l’écoutant, avec une bonne communication et une bonne prestation publique ». Le ministre de la Justice a rappelé que « la législation nationale a été adaptée afin qu’elle soit plus cohérente avec les conventions internationales ratifiées, et ce en codifiant les dispositions à caractère coercitif qu’elles renferment».
M’hamed Rebah