Il n’y aura pas de coupes budgétaires pour le secteur de l’Habitat, s’agissant notamment du budget de financement du programme de réalisation des logements Aadl. Les mesures de restriction décidées dernièrement par le gouvernement, n’ont pas touché ce secteur, identifié comme étant névralgique, à l’instar d’ailleurs d’autres secteurs publics. C’est ce qu’a laissé entendre, hier à Alger, Abdelmadjid Tebboune, ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, en marge de sa visite effectuée au chantier de la Grande-Mosquée. Ainsi, donc, le ministre a voulu rassurer les milliers de souscripteurs pour l’acquisition d’un logement dans le cadre de ce programme de l’habitat. En dépit de la courbe descendante, enregistrée dans la dégringolade du prix du pétrole, qui est de moins de 65 dollars le baril, le gouvernement a jugé utile de classer ce secteur comme étant stratégique, et cela est dû probablement au fait qu’un nombre important de dossiers de demandeurs d’un logement soit déposés auprès de l’agence Aadl. De plus, et en dépit de la distribution jusque-là de milliers d’unités, le gouvernement semble être pressé par la livraison du programme inscrit pour le quinquennat 2015-2019, dans les délais, afin de répondre à la demande pressante de la population en la matière. Cette décision est intervenu au moment où les nouveaux demandeurs appréhendent une suspension ou carrément un arrêt de réalisation, en raison notamment de la chute du prix du pétrole. Pour dissiper cette crainte, le ministre avait déclaré maintes fois que la réalisation d’un programme de quelque 1,6 millions unités, toutes formules confondues, sera lancé à partir de 2015. Lors d’une conférence de presse tenue, fin décembre dernier, à Alger, il a souligné qu’une partie de ce même programme, concernant la réalisation de 400 000 logements Aadl 2, sera livrée fin 2015. À la même occasion, le ministre a affirmé également que l’interdiction décidée par le gouvernement, concernant l’importation des matériaux de construction, n’aura pas affecté le programme de logement dans sa globalité.
Par ailleurs, le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme est revenu sur la question de l’importation des matériaux de construction. Le ministre s’est montré intraitable sur cette question. «On va éviter d’importer tout produit fabriqué localement. Nous interdisons l’importation de matériaux de construction à qualité égale à ceux produits en Algérie. le recours au marché extérieur concernera seulement les produits de qualité, non disponibles localement. Ce sont les orientations données par le président de la République, lors du Conseil des ministres tenu décembre dernier», a déclaré Abdelmadjid Tebboune, lors d’un point de presse organisé à l’issue de sa visite du chantier de la Grande-Mosquée d’Alger. Le ministre a tenté de rassurer que ce n’est pas les restrictions budgétaires qui ont édicté ce choix, en affirmant que cette démarche aurait due être prise avant, «même avec un prix du baril à 140 dollars», a-t-il justifié, et d’ajouter que ce n’est pas la Grande-Mosquée d’Alger qui va affecter le budget de l’État. Dans le même ordre d’idées, le représentant du gouvernement a donné instruction au directeur de l’agence de gestion de cette mosquée, d’ouvrir les marchés liés à la réalisation de ce projet, qui va engloutir pas moins de 1,5 milliard de dollars, aux producteurs nationaux. «Les appels d’offres seront ouverts à tous les fabricants locaux. Seulement, l’exigence de la qualité doit être prise en compte dans le choix de tel ou tel soumissionnaire. Tebboune a justifié sa démarche, en donnant des exemples de produits disponibles à l’échelle nationale, devant alimenter les travaux de ce chantier. Il illustre ses propos en précisant qu’un «1 million de m3 de céramique existent dans les stocks de fabricants opérant à l’est du pays. Dans d’autres régions, telle que Constantine, la boiserie répond aux normes du patrimoine culturel et religieux national, dès lors, il faudra opter pour le produit algérien», a-t-il souligné.
Booster la cadence des travaux du chantier de la Grande-Mosquée d’Alger
Revenu sur le retard accusé dans la réalisation du projet de la Grande-Mosquée d’Alger, Tebboune a assuré qu’il devra être compensé par une meilleure organisation et coordination des équipes, et une cadence de travail accélérée. «On a perdu plus d’une année, on devra récupérer au moins 6 à 7 mois», a regretté le ministre, qui estime cependant que depuis sa dernière visite, il y a environ deux mois, le chantier a repris sa cadence de travail, avec plus d’organisation et de rigueur dans l’avancement de ce projet. Pour inciter les différents intervenants dans la réalisation à plus d’efforts, Tebboune a exhorté le maître de l’œuvre, l’entreprise chinoise, d’achever dans les délais les infrastructures importantes, dont dispose la Mosquée (salle de prière, la coupole, le minaret…), en vue d’une livraison promise en juillet prochain. Le ministre a procédé ensuite à l’installation d’un nouveau directeur de l’agence de gestion du méga projet de la Capitale, en lui définissant ses prérogatives et son champ d’action.
Farid Guellil
