Le programme des vols de rapatriement de la compagnie nationale d’Air Algérie, arrivé à terme samedi dernier, n’a pas permis à tous les Algériens bloqués à l’étranger, en raison de la fermeture des frontières, de regagner le pays. Les démarches bureaucratiques complexes et la désorganisation qui ont marqué ces opérations ont fait que 25 000 personnes soient toujours en attente de rapatriement.
Le ministre de l’Intérieur, Kamel Beldjoud, qui s’est exprimé samedi sur cette question a fait savoir que le nombre d’Algériens souhaitant regagner le pays augmente de jour en jour atteignant actuellement 25 000 personnes. Il a expliqué que «la compagnie aérienne nationale Air Algérie déploie de grands efforts pour mener à bien l’opération, en dépit des difficultés rencontrées, notamment avec la fermeture de l’espace aérien dans plusieurs pays, ce qui requiert l’obtention d’autorisations exceptionnelles », a-t-il révélé.
Mais seulement voilà, une gestion bureaucratique longue et complexe de l’opération a fait que des avions soient rentrés à moitié vides bien que la demande soit très importante. Le député de l’émigration, Nouredine Belmeddah, qui a adressé, lundi 14 décembre, une lettre au Premier ministre, a dénoncé cet état de fait, rapporte le quotidien El Watan. Le député a déploré dans sa lettre, « un processus compliqué, long et pas pratique, qui a conduit à des situations où des avions d’Air Algérie rentrent à Alger avec un nombre considérable de sièges vides» ajoutant que «la communauté nationale et l’ensemble des personnes bloquées à l’étranger attendent avec beaucoup d’impatience des décisions importantes et urgentes de la part du gouvernement afin de faciliter leur retour au pays». Le même député a suggéré ainsi que le pavillon national vende directement ses billets dans ses agences à l’étranger. «Le voyageur algérien pourra ainsi, a-t-il écrit, acheter son billet directement auprès d’Air Algérie, sans inscription préalable, avec la possibilité d’acheter des billets en aller-retour et pas uniquement des billets retour, avec des tarifs moins exorbitants que ceux pratiqués actuellement».
Il a proposé également d’étaler les vols et les traversées par bateau dans le temps, sans discontinuité, avec un élargissement dans les plus brefs délais des vols à l’ensemble des pays. À noter que les personnes désirant rentrer en Algérie doivent avoir le double quitus du ministère des Affaires étrangères, puis du ministère de l’Intérieur, avant d’être envoyées vers Air Algérie. Le plus souvent et après que la réponse soit donnée, la plupart n’ont suffisamment pas le temps d’effectuer l’attestation de test PCR négatif nécessaire avant l’embarquement.
Ania Nait Chalal