Malgré les réserves émises par le ministre de l’Énergie, Mohamed Arkab, au mois de mai dernier, le groupe français Total a fait savoir, dans un communiqué, que l’opération de rachat des actifs d’Anadarko en Algérie est toujours en cours. « Les opérations de finalisation des transactions concernant les actifs d’Anadarko dans les pays : Algérie, Ghana, Afrique du Sud, sont toujours en cours », peut-on lire sur le communiqué, rendu public par le groupe français qui fait état de la « finalisation de la procédure au Mozambique ». Pour rappel, peu de temps après avoir annoncé la transaction, le ministre de l’Énergie a fait part de l’intention de s’opposer à celle-ci. Toutefois, quelques jours après, le ministre s’est dit partisan d’un «bon compromis».
À la fin du même mois, le ministre de l’Énergie, Mohamed Arkab, a réfuté l’existence de tout accord entre la société française Total et le Groupe américain Anadarko, pour l’acquisition des actifs de ce dernier en Algérie. À cet effet, Arkab avait fait savoir qu’«une correspondance a été adressée au Groupe Anadarko à ce sujet, sans recevoir de réponse de sa part. Ce qui signifie pour nous qu’aucun accord n’a été conclu entre ces deux parties ». Dans le cas où il y a confirmation de cet accord, « nous interviendrons en temps voulu et nous userons de tous les moyens juridiques pour préserver l’intérêt de Sonatrach et celui de l’Algérie en général », avait déclaré le ministre. Peu de temps après cette déclaration, le P-DG de Total Patrick Pouyanné, s’est rendu en Algérie, mais aucune information n’a filtré au sujet d’un éventuel compromis dans ce dossier. Reste à savoir est ce que l’État algérien tient toujours à mettre en place son droit de préemption.
Au mois de mai dernier, Total avait annoncé avoir signé un accord engageant avec Occidental en vue de l’acquisition des actifs d’Anadarko en Afrique (Algérie, Ghana, Mozambique et Afrique du Sud) pour un montant de 8,8 milliards de dollars, dans l’éventualité d’un succès de l’offre en cours de Occidental pour le rachat de Anadarko. Cette transaction qui était conditionnée à la signature et à la finalisation de l’acquisition envisagée d’Anadarko par Occidental ainsi qu’à l’approbation par les autorités compétentes, devrait permettre au groupe français Total de renforcer sa présence en Algérie.
Pour rappel, Anadarko est opérateur en Algérie des blocks 404a et 208 avec une participation de 24,5 % dans le bassin du Berkine (champs de Hassi Berkine, Ourhoud et El Merk) dans lesquels Total détient déjà 12,25 %.
En 2018, la production de ces champs a été de 320 000 bep/j (barils équivalent pétrole par jour) de pétrole. Autrement, l’acquisition de ces actifs par Total, fera du groupe français un acteur de plus en plus important au sein de l’économie algérienne.
Lamia Boufassa