L’Assemblée générale des Nations unies a adopté mardi à une large majorité de 157 voix un projet de résolution appelant à une « solution pacifique et juste » à la question palestinienne. Huit pays ont voté contre, tandis que sept autres se sont abstenus.
Parmi les pays ayant voté contre la résolution figuraient Israël et les États-Unis, ainsi que la Hongrie, l’Argentine, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, Nauru et les États fédérés de Micronésie. Des pays comme le Guatemala, le Canada et l’Australie, traditionnellement opposés à des résolutions en faveur de la Palestine, ont cette fois voté en faveur de la résolution. Le texte appelle à la réalisation d’une paix « complète, juste et durable » au Moyen-Orient, sur la base des résolutions pertinentes des Nations unies, y compris la résolution 2334 du Conseil de sécurité (2016), et le principe de « terre contre paix », tout en réaffirmant le droit du peuple palestinien à l’autodétermination. La résolution appelle également à la tenue d’une conférence internationale à Moscou, conformément à la résolution 1850 du Conseil de sécurité (2008), pour accélérer la recherche d’une solution pacifique et durable au conflit israélo-palestinien. Dans un second vote, 101 pays ont soutenu une résolution visant à maintenir ouverte la section des droits du peuple palestinien au sein du secrétariat général de l’ONU. Cette section est chargée de mener des études et des activités, et de fournir des services logistiques et administratifs à la Commission des Nations unies pour les droits inaliénables du peuple palestinien. En revanche, 27 pays, principalement de l’Union européenne et quelques pays d’Amérique latine, ont voté contre, et 42 se sont abstenus, dont des pays traditionnellement amis de la Palestine tels que l’Espagne, l’Irlande, la Norvège et la Suède. L’initiative vise à soutenir la lutte du peuple palestinien pour ses droits et à promouvoir une solution basée sur les principes du droit international et les décisions de l’ONU, notamment la fin de l’occupation israélienne, commencée en 1967, et la création d’un État palestinien viable et souverain. Un troisième vote a porté sur le Golan syrien, affirmant que le plateau est un territoire syrien occupé et refusant de reconnaître son annexion par Israël. Le texte, adopté par 97 voix pour, 8 contre et 64 abstentions, réaffirme l’illégalité de l’annexion du Golan et appelle Israël à se conformer à la résolution 497 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui exige un retrait israélien. Dans son intervention, le représentant palestinien a dénoncé les conditions tragiques vécues par les Palestiniens à Gaza, appelant à mettre fin à « l’extermination systématique » du peuple palestinien, tout en soulignant que la question palestinienne reste le test le plus important de la crédibilité des Nations unies. Il a appelé à la solidarité internationale et a demandé à la communauté internationale de soutenir la cause palestinienne à travers des actions concrètes au sein de l’ONU.
L’ONU exige le respect des décisions de la CIJ
L’ombre menaçante du génocide demeure présente dans un monde de plus en plus divisé, marqué par la méfiance et la violence, a averti le secrétaire général de l’ONU, António Guterres. Il a insisté sur la nécessité de respecter les décisions de la Cour internationale de Justice (CIJ) concernant l’application de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide. Dans un message à l’approche de la Journée internationale de commémoration des victimes du génocide, célébrée chaque 9 décembre, Guterres a souligné que tous les États devraient ratifier et mettre en œuvre pleinement la Convention pour garantir que les responsables de tels actes soient tenus de rendre des comptes. Il a également insisté sur l’importance de respecter les décisions de la CIJ en la matière, afin d’assurer la justice pour les victimes et les survivants. « Dans un monde où règnent la division, la méfiance et la violence, la menace du génocide reste omniprésente », a déclaré le chef de l’ONU. Il a mis l’accent sur le renforcement des mécanismes de prévention, notamment à travers l’éducation et la lutte contre la désinformation, qui alimentent souvent les discours de haine et favorisent les actes génocidaires.
À cet égard, Guterres a exhorté les États à redoubler d’efforts pour identifier les signes avant-coureurs et alerter la communauté internationale. La Journée internationale de commémoration des victimes du génocide coïncide avec le 76e anniversaire de l’adoption de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, un texte qui incarne l’engagement de la communauté internationale à empêcher la répétition de telles atrocités. Le 9 décembre est également un jour de réflexion sur la dignité des victimes et un appel à renforcer la prévention de ce crime, conformément à la résolution A/RES/69/323 de l’Assemblée générale de l’ONU du 29 septembre 2015.
M. Seghilani