Sans nul doute, le championnat de Ligue 1 cette saison, clôturé, vendredi dernier, restera dans les annales du football national et aussi mondial. Nombreux sont d’ailleurs ceux qui s’étaient beaucoup intéressés à cette compétition, non pas en raison de son niveau, qui encore une fois était très modeste, mais surtout à cette particularité ayant fait que pratiquement les 16 pensionnaires de ce premier palier étaient concernés par la relégation, et ce, à quelques encablures seulement du tomber de rideau du championnat. Les entraîneurs étrangers exerçant en Algérie sont les premiers à avoir marqué leur »étonnement » de cette tournure des débats.
« Pendant toutes les années que j’ai passées sur les terrains de football, c’est la première fois que j’assiste à un scénario aussi étrange, où toutes les équipes sont concernées à la fois par le maintien et le podium », s’exclame l’entraîneur portugais du MC Alger, Artur Jorge, champion d’Europe avec le FC Porto en 1987. Jorge se souviendra ainsi et pour longtemps de ses premiers six mois en Algérie, lui qui a pris en main une équipe ayant pratiquement les deux pieds en Ligue 2, avec 9 points seulement au compteur de 13 rencontres jouées, avant de terminer avec 39 unités, synonymes d’un maintien inespéré. Alain Michel, le coach français du CR Belouizdad, lui, connaît mieux le football algérien pour avoir déjà exercé dans plusieurs formations de l’élite depuis 2008. Mais sans doute, il ne s’attendait nullement à ce qu’il vive le scénario de cet exercice. »Franchement, ce championnat restera dans les annales au vu de ses nombreux et permanents rebondissements.
Ce sont les entraîneurs qui en ont le plus souvent payé les frais. Il suffisait d’enchaîner deux victoires de rang pour se retrouver sur le podium. En revanche, deux défaites de suite vous envoient dans les profondeurs du classement et bonjour la crise », constate-t-il.Même l’entraîneur de la sélection olympique algérienne, le Suisse André-Pierre Shurmann, n’est pas resté indifférent au »phénomène », allant jusqu’à qualifier de »fou » le championnat national de cette saison.Hadj Adlène, l’ancien buteur de la JS Kabylie et de l’USM Alger, appelé à la rescousse des Rouge et Noir avec Mounir Zeghdoud et Mahieddine Meftah lors des deux derniers matchs de l’épreuve, a, quant à lui, proposé de « faire une analyse profonde du championnat de cet exercice ». Il a estimé en outre que le niveau des débats « n’a pas été fameux », étayant ses dires par le fait que le champion de cette saison a terminé avec 48 points (13 victoires, 9 nuls et 8 défaites), soit moins de 20 unités sur le champion de l’exercice dernier (USMA) qui avait engrangé 68 points à l’arrivée. Un avis partagé par l’ancien international, Mustapha Kouici, actuellement manager général de la JS Saoura, qui a imputé le niveau « modeste » du championnat à la « pression permanente exercée sur les joueurs et les entraîneurs, les obligeant à accorder la priorité aux résultats au détriment de la manière ».
Hakim S.