Les tensions sont vives entre Paris et Moscou depuis le mois de janvier et l’annonce par le président français de l’envoi de 40 missiles Scalp supplémentaires à Kiev. Le 26 février dernier, le refus de Paris d’exclure un envoi de troupes occidentales en Ukraine n’a rien arrangé et le locataire de l’Élysée, Emmanuel Macron a de nouveau annoncé cette possibilité, notamment si Kiev venait à exprimer la demande, dans un entretien à The Economist publié jeudi dernier. Le ministère français des Affaires étrangères a qualifié hier, de tentative «d’intimidation» de la Russie la convocation, la veille, de l’ambassadeur français à Moscou. La diplomatie russe avait fustigé la politique «destructrice et provocatrice» de Paris en Ukraine. «La France constate que les canaux diplomatiques sont une nouvelle fois détournés à des fins de manipulation de l’information et d’intimidation», a déclaré dans un communiqué le Quai d’Orsay, hier, La veille, la diplomatie russe avait convoqué l’ambassadeur français à Moscou Pierre Lévy pour dénoncer la politique «destructrice et provocatrice» de Paris en Ukraine, conduisant selon elle à une escalade du conflit. Aussi a-t-elle fustigé des «déclarations de plus en plus belliqueuses» du gouvernement français. Moscou s’est «de nouveau livré à une inversion des responsabilités, cherchant à accuser les pays occidentaux de menacer la Russie, alors que celle-ci mène depuis plus de deux ans en Ukraine une guerre d’agression au mépris du droit international et qu’elle poursuit, notamment au travers de cyberattaques et d’actions hybrides, ses manœuvres agressives visant à déstabiliser les pays européens», a répondu la diplomatie française. La France «continuera de soutenir dans la durée l’Ukraine qui défend sa souveraineté et son intégrité territoriale contre l’agression russe», maintient le Quai d’Orsay. Des essais nucléaires en réponse aux «provocations» d’Emmanuel Macron lundi dernier, au matin, l’armée russe a indiqué qu’elle mènerait, sur ordre de Vladimir Poutine, des essais nucléaires tactiques à la suite des «déclarations provocatrices et des menaces de certains responsables occidentaux à l’encontre de la Russie». Ces exercices sont liés aux déclarations d’Emmanuel Macron et de David Cameron, a précisé le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov plus tard dans la matinée, qualifiant ces déclarations de «dangereuses». Selon lui, il s’agit d’une «nouvelle escalade de tension sans précédent», qui nécessite «une attention particulière et des mesures spéciales». R. I.