Le président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine a chargé, hier, l’état-major de « préparer des exercices d’utilisation d’armes nucléaires non stratégiques ». C’est ce qu’a annoncé l’armée russe, dans un communiqué, publié, hier, indiquant que ces manœuvres font suite aux «déclarations provocatrices et aux menaces de certains responsables occidentaux à l’encontre de la Russie», est-il précisé et le Kremlin a évoqué les propos « dangereux » du président français, Emmanuel Macron et du ministre des affaires étrangères du Royaume uni, David Cameron .
L’armée russe a indiqué, hier, qu’«afin d’accroître la préparation des forces nucléaires non stratégiques à mener des missions de combat, l’état-major général a commencé les préparatifs pour organiser des exercices avec les formations de missiles de la Région militaire Sud», indiquant que « les manœuvres auront lieu prochainement et impliqueront également l’aviation et la marine », précise la défense russe. L’armée russe a explicitement indiqué que ces exercices seraient menés «en réponse aux déclarations provocatrices et aux menaces de certains responsables occidentaux contre la Russie». «Le but de l’exercice est de maintenir l’état de préparation du personnel et de l’équipement des unités pour l’utilisation au combat d’armes nucléaires non stratégiques afin de répondre et d’assurer l’intégrité territoriale et la souveraineté de l’État», explique encore celle-ci. De portée et de puissances réduites, les armes nucléaires tactiques se distinguent des armes nucléaires stratégiques.
Le Kremlin dénonce les propos d’Emmanuel Macron
Ces exercices sont liés aux déclarations d’Emmanuel Macron sur un envoi de troupes en Ukraine, a précisé le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov plus tard dans la matiné d’hier, qualifiant ces déclarations de «dangereuses». Selon lui, il s’agit d’une «nouvelle escalade de tension sans précédent», qui nécessite «une attention particulière et des mesures spéciales». Dans un entretien à The Economist publié le 2 mai dernier, le président français a de nouveau assumé la possibilité de déployer des troupes occidentales en Ukraine, notamment si Kiev venait à en faire la demande. Des propos qu’il avait déjà tenus le 26 février dernier, avant d’être désavoué par les principaux alliés de Kiev, Washington et Berlin en tête.
Des déclarations aussi imprudentes de Londres Peskov a aussi évoqué les déclarations de Londres
En déplacement à Kiev le 2 mai, le ministre britannique des Affaires étrangères David Cameron a en effet soutenu les frappes que les forces ukrainiennes pourraient mener sur le sol russe avec des armes britanniques. «En ce qui concerne ce que font les Ukrainiens, à notre avis, la manière d’utiliser ces armes relève de leur décision», a-t-il déclaré. «L’Ukraine a absolument le droit de riposter contre la Russie. L’Ukraine a ce droit», a-t-il insisté, répondant à la demande de clarification d’un journaliste sur des frappes à «l’intérieur de la Russie». Une sortie qui tranche avec les positions antérieures des capitales occidentales, craignant jusque-là une escalade. La Pologne s’est quant à elle dite prête à accueillir des armes nucléaires sur son territoire si l’OTAN décidait de renforcer son flanc est, a déclaré le président polonais Andrzej Duda le 22 avril. L’armée russe prendra les «mesures nécessaires» pour garantir la sécurité du pays, a d’ores et déjà prévenu le Kremlin. En mars dernier, lors d’une interview accordée à Rossia-1, Vladimir Poutine avait déclaré que la Russie n’était prête à utiliser des armes nucléaires qu’en cas de menace contre l’existence de l’État russe, portant atteinte à la souveraineté et à l’indépendance du pays. Ce qui n’avait pas été le cas jusqu’à présent dans le conflit ukrainien.
R.I/Agence