Il y a plus d’une semaine, le Gouvernement a fixé, dans un décret ministériel signé par le premier ministre, Abdelaziz Djerad, les modalités de poursuite de l’activité après l’âge légal de la retraite de soixante (60) ans et cela dans la limite de cinq ans. Dans ce cadre, le Directeur général de la Caisse nationale des retraites (CNR), Slimane Melouka, a expliqué, lors de son passage sur les ondes de la Radio algérienne chaîne 3, cette démarche et ses objectifs qui permettent le retour vers le système de retraite anticipée, soulignant que le déficit de la CNR a poussé au prolongement de l’âge de la retraite à 65 ans. « La valorisation des pensions de retraite a coûté à la caisse plus de 300 milliards de dinars, notamment durant les dix dernières années », dira Slimane Melouka. Précisant que le nouveau décret relatif à la retraite a fixé l’âge de retraite, suivant les normes internationales de travail, à 60 ans pour les hommes et à 55 ans pour les femmes. Mais, il faudrait distinguer « la retraite proportionnelle ou sans condition d’âge et la retraite anticipée, qui a été mise en place en 1997 dans des circonstances exceptionnelles». « La Caisse de retraite a, depuis, perdu son équilibre. En 2016, une loi complémentaire est venue lever l’équivoque en fixant l’âge de la retraite à 60 ans » explique le DG de la CNR, ajoutant que «les difficultés auxquelles a été confrontée la CNR nous a contraint à suspendre ce type de régime pour permettre, un tant soit peu, à la caisse de respirer. Le déséquilibre était insoutenable. Les conditions de la Caisse de retraite ne permettent pas de poursuivre cette voie. La Caisse est en déficit depuis 2015», dira Slimane Melouka. D’autres articles ont été introduits selon lesquels l’employé peut aller jusqu’à 65 sans se voir contraindre au départ à la retraite. Ainsi, le nouveau décret exécutif de 2020 est venu lever l’ambiguïté concernant les conditions du droit à la retraite jusqu’à 65 ans. Dans son article 2, le décret dispose que « le (la) travailleur (se) peut opter, à sa demande, pour la poursuite de son activité au delà de l’âge légal de la retraite dans la limite de cinq ans ». Pour cela, il suffit d’introduire une demande, trois mois avant 60 ans, l’âge légal actuellement admis pour le départ à la retraite.
Zoom sur les revalorisations de la retraite
Concernant les valorisations des pensions de retraite, ils se font de façon régulière selon les règlements en vigueur, soulignera-t-il. «Durant les années précédentes, il y a eu une valorisation unifiée à toutes les catégories. Ces valorisations rentrent en vigueur au mois de mai de chaque année. Pour l’année 2020, elle n’est pas comme les autres. Car, «la valorisation sera reversée en juin avec effet rétroactif et sera de 7% pour les pensions de 20 000 DA et moins, 4% pour les catégories entre 20 000 DA et 50 000 DA, 3% pour les catégories entre 50 000 et 80 000 DA, et 2% pour les catégories de plus de 80 000 DA. Et à Melouka d’étayer ses propos par des chiffres de la CNR. «Le nombre de bénéficiaires de pensions de retraite est de 3 300 000, la Caisse nationale de retraite subit actuellement une charge de 40 milliards de dinars», détaille-t-il. Il rappellera à cet effet que la CNR est financée par la Caisse nationale des assurés sociaux (CNAS), par les cotisations et par l’État à raison de 15%. Ce qui ne permet pas de colmater le grave déficit qui grève les comptes de la caisse. Le Directeur général de la CNR a souligné enfin qu’un taux de l’impôt pétrolier finance la Caisse de retraite à hauteur de 2%, un taux qui est passé à 3%. Une somme qui n’a pas encore été utilisée par la CNR, étant, selon lui, destinée aux générations futures.
Sarah O.