Le Conseil des ministres a donné, mardi, son feu vert pour la réalisation de la voie ferrée Tindouf-Béchar.
Les travaux doivent être lancés dans l’immédiat par l’ANESRIF (Agence nationale d’études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires), la société nationale COSIDER et l’entreprise chinoise CRCC. Le Président Abdelmadjid Tebboune, qui a présidé ce Conseil des ministres, a insisté sur « la réduction des délais de réalisation du projet, tout en parachevant le reste des projets de voie ferrée afin de poursuivre le renforcement de notre économie nationale », selon les termes du communiqué officiel. Le projet d’envergure de la voie ferrée de 950 km entre Béchar et Tindouf pour le transport du minerai de fer de Gara-Djebilet (Tindouf), est un projet stratégique pour le développement des deux wilayas, situés au sud-ouest du pays, tant sur le plan des infrastructures ferroviaires que sur le plan social avec la création de
3 000 nouveaux postes d’emplois directs et jusqu’à 13 000 autres emplois indirects. ‘’Ce projet, en plus qu’il permettra l’acheminement du minerai de fer du gisement de Gara-Djebilet (Tindouf), vers Béchar et Oran, vise aussi le développement à l’avenir, du transport ferroviaire des voyageurs par train du Sud-ouest vers le Nord et du Nord vers le Sud-ouest du pays’’, avait expliqué le ministre des Travaux publics et des Infrastructures de base, Lakhdar Rekhroukh, qui était, il y a quelques semaines, en visite d’inspection du chantier de ce projet alors en voie de lancement. Le ministre avait mis l’accent sur la nécessité de respecter les délais fixés pour la livraison du projet qui s’inscrit dans le cadre des investissements lancés par l’État en vue de développer les infrastructures du pays. Il avait insisté sur la nécessité de renforcer le chantier avec les moyens matériels et humains nécessaires, de respecter les contrats conclus entre les sociétés de réalisation, et de veiller à garantir la qualité des travaux et à consolider les mécanismes de coordination entre les parties prenantes à ce projet, pour le livrer au mois de juillet 2026. Il s’agit d’un mégaprojet stratégique qui comprend 3 tronçons, à commencer par le tronçon qui relie la ville de Béchar au point kilométrique 200, puis le 2e tronçon relie la ville de Tindouf à la région d’Oum El-Assel au Nord sur une distance de 175 km, et le 3e tronçon qui s’étend sur une distance de 575 km. Le projet de la ligne ferroviaire Gara-Djebilet (Tindouf)-Béchar ouvre de larges perspectives au développement et à l’exploitation des potentialités minières de la région. Les cadres qui travaillent sur ce projet affirment qu’il contribuera largement aussi bien à la réduction des coûts de transport du fer depuis le gisement de Gara-Djebilet vers les différentes régions industrielles qu’à la propulsion de la cadence de développement local et la relance de l’économie nationale en général. Inscrit au titre des orientations de l’État portant valorisation des richesses minières de la wilaya de Tindouf, il donnera une impulsion à la dynamique de développement dans la région à travers l’exploitation et le transport du produit du fer de Gara-Djebilet vers les installations industrielles. Les réserves géologiques de Gara-Djebilet, faciles à exploiter, car situées à la surface, peuvent satisfaire la demande nationale en fer et permettre même d’exporter l’excédent. Dans une première phase (2022-2025), la production de la mine de fer, de 2 à 3 millions tonnes de minerai de fer par an, est acheminée par voie terrestre à Béchar où il sera transformé et valorisé par des opérateurs nationaux désirant investir dans ce domaine. Une fois la voie ferrée réalisée, la production de minerai de fer atteindra 40 à 50 millions de tonnes/an à partir de 2026. En mai dernier, une convention de partenariat a été signée entre le secteur de Formation et de l’Enseignement professionnels et celui de l’Énergie et des Mines de la wilaya de Tindouf pour la formation des apprentis dans les disciplines minières au niveau du gisement de Gara-Djebilet.
M’hamed Rebah