La seconde table ronde sur le Sahara occidental occupé par le Maroc, qui s’est tenue près de Genève, s’est terminée sans avancées palpables sur le processus du règlement du conflit entre le Front Polisario et le Maroc, puissance occupante.
Certes il n’était pas attendu de voir le Maroc se conformait aux résolutions des Nations unies auxquelles il souscrit, mais le jeu de Rabat depuis un moment est plus pernicieux : il veut lier le règlement de la question du Sahara occidental une question de décolonisation contrariée on ne cessera jamais de le répéter à la situation en Algérie. Une pure aberration qui traduit la volonté de Rabat qui calque sa diplomatie sur son allié israélien. Cette nouvelle fuite en avant de la diplomatie marocaine et de sa tête visible, Nacer Bourita, sera un échec comme l’ont été les précédentes. Bien plus, la situation en Algérie suscite admiration et envie de l’ensemble du peuple marocain qui prend conscience du joug d’une monarchie qui le réduit à l’esclavage. Le Makhzen devrait plutôt s’inquiéter de ce côté et du réveil annoncé du peuple marocain . Car ni Bourita et ses déclarations irresponsables et encore moins le cabinet noir qui tient la réalité du pouvoir au Maroc pendant que le roi n’a qu’un souci de s’amuser , ne peuvent remettre en cause le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination. Un droit que le grand protecteur français du Maroc a accordé à la Nouvelle Calédonie. Pour revenir à la rencontre de Genève 2 , qui a été marquée par le retour de Ramtane Lamamra, à la tête de la diplomatie algérienne , suscitant la panique du Maroc , Horst Köhler a reconnu qu’il reste encore « beaucoup de travail », soulignant que « personne ne devrait s’attendre à un résultat rapide », en raison du fait que de « nombreuses positions divergent toujours fondamentalement ». Le Maroc revient à son intransigeance et revient à ses positions de blocage et ne veut pas céder, d’un iota, sur son occupation illégale du Sahara occidental. En tout cas, c’est ce qui ressort de la déclaration du ministre marocain des Affaires étrangères, Nacer Bourita, qui, pour lui, « l’autodétermination ne voudrait pas dire référendum ou indépendance ». Il ne faut pas craindre le ridicule pour avancer des arguments semblables, dictés par l’ami français. Mais, l’ancien président allemand garde espoir d’arriver à une solution de « compromis » estimant que des efforts réels sont « nécessaires » pour créer la confiance afin de progresser ». « J’ai donc encouragé les délégations à explorer les gestes de bonne foi et les actions concrètes allant au-delà de la table-ronde », a-t-il dit, soulignant que le peuple du Sahara occidental « a besoin et mérite que ce conflit prenne fin ».
Même si le communiqué final rappelle cependant que les discussions vont se poursuivre sur les moyens de « parvenir à une solution politique et mutuellement acceptable sur la question du Sahara occidental, qui soit réaliste, réalisable, durable, fondée sur un compromis juste, durable et assurant l’autodétermination du peuple du Sahara occidental, conformément à la résolution 2440 (2018) du Conseil de sécurité ».
Pour sa part, le Front Polisario a insisté sur le fait qu’il ne peut y avoir de solutions durables « sans l’accord » du peuple sahraoui qui doit s’exprimer à travers un référendum d’autodétermination. « La seule solution pratique, réaliste et durable est celle qui assure au peuple sahraoui son droit à l’autodétermination en toute liberté et sans conditions préalables », a déclaré le chef de la délégation sahraouie, Khatri Eddouh, avertissant qu’il ne peut y avoir de solution durable sans l’accord du peuple du Sahara occidental, qui veut vivre en paix, libre dans une démocratie et une prospérité », soulignant que cette solution « contribuera à la paix, la sécurité et la stabilité de la région ».
Dans une déclaration, le vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, qui conduisait la délégation algérienne à cette table-ronde, a souhaité que l’effort de l’Envoyé spécial du SG de l’Onu pour le Sahara occidental soit accompagné de mesures « plus concrètes » et d’avancées « plus significatives ».
« Tout ceci pour dire que cet exercice aura été utile. Il annonce la poursuite de l’effort et nous l’espérons avec des mesures plus concrètes, des avancées plus significatives dans le cadre de ce processus (onusien) qui a le soutien de la communauté internationale, dans son ensemble, et singulièrement après que le Conseil de sécurité des Nations unies aura l’opportunité d’examiner un rapport du Secrétaire général, Antonio Guterres, en avril prochain, et après que le Conseil de sécurité aura donné de nouvelles orientations où sera mise en évidence la nécessité d’accélérer les efforts au titre de la résolution actuelle », a-t-il expliqué.
Mokhtar Bendib