Les prix des fruits et légumes connaissent depuis quelques semaines une flambée qui donne le tournis. Néanmoins, une baisse des prix est prévue pour la fin du mois de novembre, et ce, avec l’arrivée sur le marché des produits de la saison hivernale. C’est ce qui a été affirmé, hier, par le président de l’Association des commerçants et artisans algériens (ANCA), Hadj Tahar Boulenouar qui augure que la baisse sera de l’ordre d’une moyenne de 30 à 40DA/kg. «On s’attend à une baisse sensible des prix dès la fin novembre », a déclaré le président de l’ANCA, lors d’une conférence de presse, tout en expliquant que « la hausse des derniers jours est due au déficit en marchés de proximité, d’une part, et de l’autre à la période creuse entre le passage de la saison de l’été à l’hiver qui est marquée par la baisse de production ». Dans la foulée, le conférencier a expliqué que « la différence entre le prix du gros et du détail dépasse souvent les 50% en raison du déficit d’opérateurs activant dans le commerce de détail». En effet, selon ses estimations, le pays compte un déficit de plus de 500 marchés de proximité. À cet effet, le président de l’ANCA a appelé à accélérer le programme de réalisation des marchés». «La baisse du nombre d’opérateurs engendre la hausse des prix et l’apparition du monopole », a-t-il argumenté. Pour ce qui est du deuxième facteur derrière la hausse des prix, Hadj Tahar Boulenouar a précisé que « les produits de la saison de l’été laissent, progressivement place aux produits d’hiver». «On va rentrer en pleine saison de récolte des produits ce qui va faire baisser les prix», a-t-il dit, tout en rappelant que la production dans les régions du Sud va également arriver sur le marché dans les prochains jours. D’ailleurs, il a fait savoir que 40% des fruits et légumes du marché national proviennent du Sud. Le président de l’ANCA n’a pas manqué de rappeler, que la demande connait une augmentation durant l’automne en raison du retour de l’activité dans la restauration collective ( cantines scolaires et universitaires et restaurants populaires». «Plus de 30% des denrées sur le marché sont consommées par les restaurants collectifs», a-t-il indiqué.
APPEL À DÉSENGAGER LES COMMUNES DE LA GESTION DES MARCHÉS DE GROS
Par ailleurs, l’association nationale des commerçants et artisans (ANCA) a lancé un appel aux autorités concernées pour que les marchés de gros de fruits et légumes ne soient plus gérés par les APC, en qualifiant leur état de «catastrophique». « La désorganisation structurelle de la gestion des marchés de gros des fruits et légumes provoque des incidences négatives sur le cours des prix de la consommation tout en encourageant le marché de l’informel », a affirmé Hadj Tahar Boulenouar tout en précisant qu’ « aucun marché relevant des APC n’est géré efficacement ». Cahier de charges non respecté, absence d’éclairage, anarchie, heures de travail non fixées, aucun jour de repos ….sont, d’ailleurs, autant de points noirs relevés par le représentant des commerçants, au niveau du marché de Bougara (ex, Rovigo). Contrairement aux marchés d’Attatba et des Eucalyptus qui sont respectivement gérés par une SPA et une Epic, le président de l’ANCA a indiqué que « les 2/3 des marchés de gros, et qui sont gérés par les APC, sont dans une situation chaotique ce qui est un obstacle à l’investissement ». C’est le cas notamment au niveau du marché de Bougara, (plus grand marché au niveau du Centre, avec 431 carreaux, alimentant 15 wilayas) qui est dans une situation « anarchique ». Il a souligné, dans ce sillage, l’absence d’un prix fixe concernant le droit d’accès à ces marchés gérés par les APC. « Au niveau du marché des Eucalyptus le tarif d’accès est fixé à 600 DA, tandis qu’au niveau de Rovigo c’est le double, soit 1 200», a-t-il regretté, en précisant que cette situation se répercute sur les prix des denrées agricoles.
Lamia Boufassa