À un peu plus d’une année des élections présidentielles de 2019, le Front de libération nationale (FLN) continue à alimenter l’actualité politique en dehors de quelques autres sorties sporadiques émanant d’autres partis.
Cependant, le moment n’est pas opportun d’en parler, de l’avis du secrétaire général, Djamel Ould Abbès, encore moins de trancher sur l’échéance. Même si, le plus important rendez-vous de la Nation et le prochain remaniement partiel de la composante du Conseil de la nation demeurent deux haltes, qualifiées de «véritable défi pour l’unité, la force et le déploiement du parti». Samedi dernier, Ould Abbèes a lancé des signaux forts susceptibles de décrypter le mystère autour de sa position. Pendant ce temps, devant ce qui semble à une montée de pressions internes au parti, les spéculations ont amené Ould Abbès à adopter une position plus offensive face à ce qu’il appelle les «convoitises des agitateurs en prévision des présidentielles». En suggérant que le parti n’est pas « à vendre ou à louer», Ould Abbès réaffirme, du moins pour le moment, que le prochain président de la République portera l’étiquette du FLN. Et, qui, de mieux que le Président Bouteflika, même s’il ne le dit pas explicitement. Mais, Ould Abbès a émis le souhait de voir parachever la réalisation du programme du président de la République à l’horizon 2020-2030. À ce titre, il a évoqué le bilan recensant les réalisations importantes de Bouteflika depuis son accession au pouvoir en 1999, dont le rapport final fera l’objet de débat et d’examen lors de la réunion prochaine du Comité central du parti. Une rencontre lors de laquelle, le FLN se prononcera vraisemblablement sur les élections présidentielles à venir. Ainsi, dans un communiqué sanctionnant la réunion des chefs de mouhafadhates du parti, tenue samedi dernier sous la présidence de Ould Abbès, le FLN a affirmé son « soutien total et absolu » au président de la République dans sa mission de préservation de l’unité nationale et des acquis réalisés dans la sécurité, la paix et la stabilité. Les participants à la réunion ont, par ailleurs, salué le président de la République pour « les décisions historiques concernant l’officialisation de la langue amazighe et de Yennayer fête nationale et l’accélération de la création d’une académie de la langue amazighe. Des décisions qui traduisent le souci constant du Président de «consolider les piliers de l’identité nationale» et qui «découlent de sa vision clairvoyante visant la consécration des valeurs nationales et le soutien de l’unité du peuple, loin des surenchères». Le FLN devrait se préparer également aux élections pour le renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation prévues cette année avant d’aborder les présidentielles de l’année prochaine. Pour Ould Abbès, également membre du tiers présidentiel au Sénat, il est temps de préparer le terrain afin d’anticiper sur toute surprise. «L’échéance pour le renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation et celle de la présidentielle de 2019, constituent un véritable défi pour l’unité, la force et le déploiement du parti», ont indiqué les chefs des mouhafadhates, les présidents des comités de transition du parti dans le même communiqué. Le parti fera des grandes réalisations de Bouteflika la devise qui officie l’engagement de ses militants et leur mobilisation en faveur «de la concrétisation de la victoire du parti» lors de ces échéances. Les réalisations « importantes» accomplies grâce au programme « global» du président de la République, constituent « une bonne motivation» pour le parti pour poursuivre l’accomplissement de son « rôle vital», en apportant au chef de l’État «un appui fort» pour accompagner son programme de développement et de réforme, souligne le même communiqué. Dans ce sens, le SG du FLN a laissé entendre que le jeu sera fermé durant la prochaine réunion du CC devant ceux qui se sont lancés dans ce qui s’apparente à «une précampagne» et s’«agitent» dans les couloirs du parti. « Le parti n’est pas à vendre ou à louer», réplique le chef du FLN sèchement. Durant sa réunion avec les mouhafedhs, Ould Abbès a révélé que la réunion du CC se tiendra au plus tard dans un mois où il sera plutôt question de la finalisation du bilan retraçant les grandes réalisations du Président. Des recommandations seront alors émises en prévision de 2019. Ould Abbès aura ainsi donné prélude à l’issue de la rencontre du CC en barrant la route aux «convoitises», affirmant que les personnes concernées se trompent» et que les présidentielles ne «sont pas des biens vacants». « Celui qui veut se porter candidat, il n’a qu’à aller voir avec sa kasma pour militer et attendre le congrès de 2020 et les élections législatives de 2022», a-t-il tranché.
Hamid Mecheri