Accueil MONDE Présidentielle américaine : le plan B des républicains pour battre Donald Trump

Présidentielle américaine : le plan B des républicains pour battre Donald Trump

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Si elle se confirmait, la baisse de régime de Donald Trump, pourrait lui valoir une convention républicaine où rien ne serait joué. Ceux des républicains que la perspective d’une nomination de Donald Trump comme champion de leur parti désespère entretiennent depuis les quatre primaires, de samedi dernier, un nouvel espoir. Même si celui-ci est à la fois mince et teinté de déception. La déception vient des scores minables obtenus par celui en qui les caciques du parti mettaient tous leurs espoirs : Marco Rubio est arrivé seulement troisième en Louisiane, au Kentucky, au Kansas et même quatrième dans l’état du Maine. Son retrait de la course à la présidence est désormais à l’ordre du jour. Même si le sénateur de Floride, pourtant donné battu dans les sondages à Miami, espère au moins gagner son propre État le 15 mars. Une défaite chez lui signifierait en effet la fin de sa vie politique. Le soulagement en revanche vient de ce que Donald Trump ne paraît plus invincible. Battu dans le Kansas et dans le Maine, vainqueur d’une courte tête dans le Kentucky et la Louisiane, le candidat populiste a, sur les quatre primaires disputées samedi, empoché moins de délégués que celui qui désormais le talonne : Ted Cruz. 69 contre 53. Le décompte de la totalité des scrutins disputés, caucus et primaires, ne lui donne plus que 82 voix d’avance sur le sénateur du Texas. Si bien que sur les 1 237 délégués nécessaires pour être désignés à la convention républicaine, il n’en a pour le moment engrangé que 384.

Ce qui ne constitue pas la moitié des délégués qui étaient en jeu dans les scrutins qui ont déjà eu lieu. Or, le système des primaires républicaines aux États-Unis est beaucoup moins limpide qu’il n’y paraît à première vue. Il prévoit, en effet, que si aucun candidat n’obtient la majorité au moment où s’ouvrira la convention de Cleveland, les délégués après le premier tour de scrutin ne sont plus tenus par l’engagement qu’ils ont pris au moment des primaires à l’égard du candidat pour lequel ils ont été élus.

Faire barrage à Trump ?
Tous les ralliements sont alors possibles sur un autre candidat pour lequel pourraient se désister des concurrents décidés à faire barrage à Trump. On imagine les batailles d’influence, les engagements incertains, les promesses douteuses, les complots et les coups de Jarnac dont la convention pourrait être le théâtre. Sans compter que le milliardaire n’aurait certainement pas dit son dernier mot, lui qui se vante dans ses meetings d’être l’auteur d’un livre, The Art of The Deal (L’Art de gagner un marché), qui est, dit-il, la clé de sa réussite dans la vie. Et il l’espère, en politique. Si la bataille des primaires républicaines continue jusqu’en juin sans que le vainqueur ne soit ni proclamé, ni incontesté, la convention de juillet sera donc une foire d’empoigne comme on en a peu vu dans les élections présidentielles américaines. D’autant que certains responsables du Parti républicain, si les cartes étaient rebattues, concoctent un plan que l’on pourrait baptiser « B prime » : ils sont en effet presque aussi insatisfaits de voir Ted Cruz, qu’ils détestent, en possible challenger, que Donald Trump, qu’ils exècrent, en éventuel vainqueur. L’idée serait alors, dans une convention ouverte, de sortir de leur chapeau un homme dont ils sont en droit de penser qu’il aurait été bien moins contesté que les candidats qui se sont lancés dans la course à la présidence.
Ce sauveur, pourrait être Paul Ryan, 46 ans, le jeune speaker très respecté de la Chambre des représentants, qui n’a pas voulu se mettre jusqu’à présent sur les rangs. Ou encore le candidat malheureux de 2012 Mitt Romney, qui vient de sortir du bois pour lancer une attaque en règle contre Donald Trump qualifié par lui «d’escroc, misogyne et cupide».
Il y a juste un détail à régler : en 2012, pour écarter un concurrent qui leur déplaisait, les caciques républicains ont fait voter par la convention un article imposant le soutien d’au moins huit États pour être nommé candidat du parti. Ce dont, par définition, aucun des « parachutés » ne pourrait se prévaloir. Il faut toujours se méfier des règles de circonstance.

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