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Première visite de Martin Kobler en Libye : «Je ne changerai aucun mot dans le texte de l’Accord »

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Le nouvel Émissaire de l’ONU pour la Libye, l’Allemand Martin Kobler, a entamé sa première visite en Libye, samedi, en se rendant, à Tobrouk dans l’Est libyen, pour rencontrer les représentants du Parlement reconnu par la communauté internationale, et à Tripoli, dimanche, pour s’entretenir avec les responsables du Congrès général national (CGN).
L’Émissaire de l’ONU a affirmé que l’objectif de sa mission est la ratification de l’Accord politique et la formation d’un gouvernement d’union nationale en Libye.
Le successeur de Bernardino Leon-Cross au poste d’Émissaire onusien pour la Libye, Martin Kobler, nommé le 4 novembre dernier, a affirmé : «Je ne changerai aucun mot dans le texte de l’Accord, mais il est possible de tenir une réunion pour évoquer les problèmes en suspens», a-t-il déclaré. Mettant l’accent sur «l’urgence» de la situation en Libye, celui qui a occupé le poste de directeur de la Monusco, Mission de l’ONU en République démocratique du Congo (RDC), a averti que «plus on attend, plus profonde sera la division», a-t-il souligné. En rappelant les deux parties à leur responsabilité dans un pays en proie au chaos depuis près de cinq ans, Martin Kobler citera: «L’expansion de l’organisation de Daech dans certaines régions du pays», et la chute de la production libyenne «de 1,6 million de barils, que le pays produisait par jour, à 300 000 b/j.» Le déplacement de Martin Kobler, à Tobrouk puis à Tripoli était, selon le responsable onusien, pour «tenter de convaincre» les acteurs politiques engagés dans le processus du dialogue interlibyen sous les auspices onusiens, à reprendre langue pour la formation d’un gouvernement d’union nationale, a été la raison principale de la visite effectuée par le responsable onusien à Tobrouk et Tripoli. En rappelant à cette occasion que sa mission s’inscrivait dans la continuité de celle de son prédécesseur, il a également souligné que «les objectifs restaient les mêmes», à savoir «la ratification de l’Accord politique par toutes les parties, et la formation d’un gouvernement d’union nationale». Réussira-t-il à faire signer l’Accord par les acteurs libyens qui, à cause de divergences qui persistent entre eux, font retarder la formation d’un exécutif, soit la mise en place d’une institution pour que la Libye puisse faire face aux multiples défis auxquels est confrontée, notamment en matière de sécurité, au regard du chaos qui y règne, situation propice aux groupes terroristes, dont ceux de Daech. En l’absence d’une vie institutionnelle, depuis, faut-il le rappeler, les évènements survenus dans le pays, et l’intervention militaire de l’Otan, qui a précipité la chute de l’ancien régime, les Libyens sont plongés dans l’insécurité avec la crainte de sombrer davantage dans le chaos et atteindre le point de non-retour. La prolifération des trafics en tous genres, drogue notamment celui des armes, la Libye étant un marché de matériel de guerre, à ciel ouvert, constitue une menace pour ses voisins, en premier lieu, ceux qui géographiquement lui sont limitrophes. La visite du nouveau responsable de la Mission de l’ONU en Libye intervient à moins de quelques jours de la rencontre qu’abritera Alger, début décembre prochain, des pays voisins à celui du défunt martyr, Omar El-Mokhtar. Rappelons qu’au terme de près d’une année, depuis le début des négociations, le prédécesseur de Martin Kobler, Leon-Cross était parvenu, début octobre dernier, à arracher un accord sur un gouvernement d’union nationale que les responsables libyens -de Tobrouk et de Tripoli- peinent à le signer. Des différends subsistent entre les deux parties libyennes, appelées par l’ensemble de la Communauté internationale «à signer sans plus tarder le Document». Diplomate expérimenté, Martin Kobler a été sur les terrains difficiles tout au long de sa carrière, avant d’être le directeur de la Monusco, la Mission de l’ONU en République démocratique du Congo (RDC), Martin Kobler est connu pour être un vétéran du ministère allemand des Affaires étrangères.
Il a été ambassadeur d’Allemagne en Irak puis en Égypte, et a rejoint l’ONU, en 2010, comme Émissaire adjoint pour l’Afghanistan, puis comme Émissaire spécial en Irak, de 2011 à 2013. Durant ces deux dernières années, il partagé son temps entre Kinshasa et l’Est de la RDC.
Rappelons que la Monusco est la plus importante Mission de maintien de la paix dans le monde, qu’a présidée Martin Kobler, avant qu’il ne soit désigné successeur de Bernradino Leon-Cross, pour la Libye. Le diplomate allemand a expliqué devant le Conseil de sécurité de l’ONU, juillet dernier, sur son départ de la direction de la Monusco: «Je pars vraiment avec un sentiment de satisfaction.»
Karima Bennour

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