La présidente péruvienne, Dina Boluarte, a été destituée, hier vendredi, après une procédure marathon devant le Parlement, sur fond de crise sécuritaire dans le pays.
« La destitution de la présidente a été approuvée », a annoncé le président du Parlement, à l’issue d’une très courte session à laquelle Dina Boluarte ne s’est pas présentée, bien qu’elle ait été convoquée. Le président du Parlement devrait assumer le pouvoir par intérim jusqu’aux élections générales d’avril 2026. La cheffe de l’Etat avait été convoquée en séance plénière à partir de 23H30 locales jeudi (04H30 GMT vendredi), selon une résolution adoptée par le Parlement. Les principales forces politiques du Parlement monocaméral ont déposé jeudi cinq motions de destitution. L’examen de quatre d’entre elles a été approuvé dans la soirée à la majorité par le Parlement monocaméral. Les motions invoquent une « incapacité morale permanente » de la présidente à exercer ses fonctions, selon les documents lus à l’ouverture de la session parlementaire. Dina Boluarte a déjà fait l’objet de plusieurs tentatives de destitution, sans qu’aucune n’aboutisse jusqu’à présent.
Cette fois-ci, la procédure a été approuvée, les partis de droite et d’extrême droite qui la soutenaient jusque-là l’ayant lâchée.
Par ailleurs, l’annonce de la destitution par le Parlement de la présidente de la République a été accueillie avec joie au Pérou. Des centaines de Péruviens ont afflué vers les sièges du Parlement et le palais présidentiel dans le cœur historique de Lima, drapeau tricolore en main, soulagés d’être « débarrassés » d’une présidente « honnie », au taux d’impopularité dépassant 90 %, symbole d’un pouvoir corrompu et incompétent. »
Le président du Parlement prend l’intérim
Le président du Parlement péruvien, José Jeri, a prêté serment hier, comme chef d’Etat par intérim du pays andin après la destitution de Dina Boluarte, sur fond de crise sécuritaire dans le pays. « Aujourd’hui, j’assume avec humilité la présidence de la République, par succession constitutionnelle, afin de mettre en place et diriger un gouvernement de transition », a déclaré le chef de l’Etat intérimaire, immédiatement après avoir prêté serment devant le Parlement. José Jeri, 38 ans, assumera ses fonctions jusqu’au 26 juillet 2026. Le Pérou organise des élections générales en avril.
R. I.