Malgré les pressions de l’Occident, la plupart des pays africains ont participé au deuxième sommet russo-africain qui s’est tenu les 27 et 28 juillet à Saint-Pétersbourg.
Le Sommet a adopté une déclaration finale que les observateurs considèrent comme le résultat le plus important du sommet. Le président Abdelmadjid Tebboune s’est félicité de la teneur de la Déclaration du Sommet « Russie-Afrique », « notamment pour avoir évoqué la lutte contre le colonialisme et le respect du droit des peuples à l’autodétermination », réaffirmant l’engagement ancré à défendre les causes justes des peuples palestinien et sahraoui. Cette position a été exprimée dans une allocution lue en son nom par le Premier ministre, Aïmène Benabderrahmane lors d’une séance ayant regroupé des chefs d’Etat et de Gouvernement, présidée par le président russe, Vladimir Poutine. Les observateurs ont souligné que le Sommet prouve que la Russie n’est pas isolée comme le prétendent les pays occidentaux. Le président Vladimir Poutine a relevé que les dirigeants des pays africains ont fait preuve de volonté politique, d’indépendance et d’intérêt pour le développement de la coopération avec la Russie, ce que Moscou apprécie beaucoup. Le porte-parole du Kremlin, Dmtri Peskov a fait savoir que les sommets au format « Russie-Afrique » se tiendraient régulièrement une fois tous les trois ans. Au cours des deux jours du sommet et du forum, la Russie a pris plusieurs mesures pour renforcer les relations avec le continent africain. Le président Poutine a annoncé le lancement d’un programme d’aide à la santé d’une valeur de 1,2 milliard de roubles pour les pays africains. Il a annoncé la détermination de Moscou à aider les pays africains à développer le secteur de l’énergie. Le président Poutine a affirmé, à l’issue du sommet russo-africain, que son pays cherche à renforcer la coopération militaire avec l’Afrique et a l’intention de former des responsables militaires et de sécurité africains dans des instituts de formation russe.
Dans le document final adopté par le Sommet, la Russie et les pays africains ont convenu d’aborder les sanctions unilatérales, de travailler pour les assouplir et de renforcer la coopération pour lutter contre les restrictions qui exposent l’Afrique au risque de famine. Le document final du sommet stipule que la Russie et les pays africains ont convenu d’exiger une indemnisation pour les dommages causés par la politique coloniale et de promouvoir le retour des biens culturels. Russes et Africains s’entendent sur un monde multipolaire, plus juste, équilibré et débarrassé du néocolonialisme. Un mécanisme de partenariat et de dialogue sera mis en place pour les questions de sécurité, notamment la lutte contre le terrorisme, la sécurité alimentaire et le changement climatique.
La crise ukrainienne
Vendredi, le président Poutine a annoncé que la Russie avait étudié avec intérêt les propositions des pays africains concernant le règlement du conflit en Ukraine, et les prenait au sérieux. « Nous apprécions votre approche équilibrée et le fait de ne pas soutenir la rhétorique antirusse », a commenté le président russe à l’adresse des dirigeants africains dans une rencontre consacrée à la situation en Ukraine en marge du Sommet Russie-Afrique. Vladimir Poutine, cité par l’agence Russia Today, a noté que Moscou appréciait l’approche des pays africains qui cherchaient sincèrement à trouver les moyens de régler le conflit ukrainien. Il a exprimé l’espoir que « les collègues africains comprendront bien la nature et les origines de cette crise ». Vladimir Poutine a déclaré qu’il ne comprenait pas dans quel but les pays occidentaux tentaient l’Ukraine avec une adhésion à l’Otan, ce qui créait une menace fondamentale pour les intérêts russes. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré qu’à la suite de cette réunion tenue vendredi par le président russe Vladimir Poutine avec les dirigeants africains, une brève déclaration conjointe sur l’Ukraine était en cours de préparation. Dmitri Peskov a précisé à propos de cette réunion qui s’est terminée samedi, vers 2 heures du matin, « vous avez entendu les déclarations de Poutine et de (le président sud-africain Cyril) Ramaphosa, c’étaient des déclarations publiques. Puis la discussion s’est poursuivie derrière des portes fermées. Sur la base des résultats de cette réunion, une brève déclaration conjointe est en cours de préparation, qui sera publiée dès qu’elle aura été approuvée. » Le porte-parole du Kremlin a fait savoir que le président Poutine devait s’entretenir hier avec les dirigeants de l’Afrique du Sud, du Burkina Faso, du Mali et de la République du Congo, et qu’il pourrait également s’adresser à la presse. D’après RT, l’initiative de règlement de la crise proposée par les pays africains se compose de 10 points qui concernent notamment les garanties de sécurité, la liberté du transport des céréales à travers la mer Noire, l’échange de prisonniers et le lancement rapide des négociations de paix.
M’hamed Rebah
