Les participants à la conférence sur le rôle que pourrait jouer le président américain, Joe Biden, pour le règlement du conflit au Sahara occidental, ont souligné que toute solution devrait garantir au peuple sahraoui son droit à l’autodétermination, et plaidé pour le retour des États-Unis à leur position antérieure de soutien pour le processus de négociations. S’exprimant lors de cette vidéoconférence sur le Sahara occidental, sous la thématique: « Le président Biden devrait-il appuyer la décision de Trump relative à la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental? », l’ancien conseiller à la sécurité des États-Unis, John Bolton, a souligné que « toute solution (au conflit du Sahara occidental) devrait garantir au peuple sahraoui son droit à l’autodétermination », appelant le président élu, Joe Biden, à « corriger rapidement » la décision unilatérale de son prédécesseur, Donald Trump, de reconnaître la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental qu’il a qualifiée de « grave erreur ». Rebondissant sur cette question lors de cet événement organisé par la New York City Bar Association, une association formée de juristes et d’étudiants en droit, l’ancien émissaire des Nations unies au Sahara occidental, Christopher Ross, a indiqué que cette décision comporte également des conséquences sur le processus des négociations entre le Maroc et le Front Polisario, particulièrement en ce qui concerne le processus des négociations directes engagées en 2007 pour déterminer le statut futur du Sahara occidental. « Tout cela va devenir beaucoup plus difficile au grand dam du peuple sahraoui », a-t-il prévenu. En outre, il a estimé que la normalisation des relations entre le régime marocain et l’entité sioniste « n’a pas lieu d’être », car, explique-t-il, « les relations entre les deux parties sont de longue date et étroites, même si elles sont peu affichées publiquement ». C’est pourquoi Ross considère que cette décision comme « dangereuse », parce que, soutient-il, « il y a eu peu sinon pas du tout de réflexion » autour des conséquences que cela peut avoir sur plus d’un front. La décision de Trump va à l’encontre du droit et à l’encontre du droit à l’autodétermination, principe fondamental de l’ONU, a, par ailleurs, estimé l’ancien diplomate américain. Il a également plaidé pour le retour des États-Unis à leur position antérieure de soutien au processus de négociation en vue de résoudre le conflit du Sahara occidental. La conférence, présidée par l’ancienne présidente de la Commission des Nations unies, Katlyn Thomas, a vu la participation d’universitaires spécialisés dans les questions juridiques internationales. En décembre dernier, l’ex-président américain, Donald Trump a reconnu la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental en échange de la normalisation des relations entre le régime marocain et l’entité sioniste, alliée des ÉtatsUnis. Cette proclamation, faite via le réseau social Twitter, a suscité de nombreuses réactions négatives aussi bien à l’étranger qu’aux États-Unis et au sein même du parti républicain auquel appartient Donald Trump. Elle a été considérée comme contraire au Droit international et contradictoire avec la politique internationale américaine, habituellement favorable à l’autodétermination des peuples. Dans une tribune, publiée dans le George Town journal of international affairs, un site spécialisé relevant de l’université de George Town (États-Unis), la juriste Djaouida Siaci a mis en exergue le caractère illégal de la proclamation faite par Donald Trump. Il s’agit d’une « interférence illégale qu’il faut dénoncer ». « Une décision malavisée », susceptible de menacer la stabilité aussi bien de la région du Maghreb que celle du Sahel, a estimé l’universitaire.
M. Bendib