L’ONU s’apprête à redéployer l’ensemble de son personnel à Port-au-Prince d’ici la fin de l’année, a annoncé à New York, le Représentant spécial du Secrétaire général pour Haïti, et Chef du Bureau intégré des Nations unies dans le pays (BINUH), Carlos Ruiz Massieu.
« Nous devons être sur le terrain pour remplir notre mandat », a indiqué devant les journalistes le principal envoyé de l’organisation dans le pays, fraîchement revenu de Port-au-Prince, évoquant un pays frappé par une « crise aux facettes multiples », de la violence des gangs à la faim, en passant par l’inertie de la transition politique. Depuis deux ans, le BINUH, censé soutenir la stabilité politique du pays, conseiller les autorités en matière de sécurité et promouvoir les droits humains, n’opère plus qu’à effectif réduit. « La mission a dû être évacuée deux fois », a rappelé le diplomate qui a pris la tête du bureau au mois d’août. En cause: l’insécurité chronique, les enlèvements, les tirs dans les rues et la fermeture de plusieurs axes. « Lorsque je suis arrivé, le nombre total de personnels internationaux sur place était de dix-sept », a-t-il confié, promettant désormais « une montée en puissance rapide », soit, 75 % du personnel international seront de retour début novembre, et la totalité avant la fin de l’année. Ce redéploiement logistique a été rendu possible grâce à des accords d’évacuation avec la République dominicaine voisine et à la mise à disposition d’hélicoptères. Les électeurs haïtiens n’ont pas pris le chemin des urnes depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse, en juillet 2021.
Depuis l’an dernier, le pays est dirigé par un Conseil présidentiel de transition, chargé d’organiser des élections générales d’ici le 7 février 2026, date butoir pour la remise du pouvoir à des dirigeants élus. Sur la question du futur scrutin, M. Ruiz Massieu a indiqué que si les conditions ne permettaient pas la tenue d’élections avant le 7 février, « il faudra trouver un arrangement pour éviter un vide politique ». Selon l’ONU, plus de 16.000 morts ont été signalés depuis 2022, outre 1,4 million de déplacés, et des quartiers entiers abandonnés. Un bureau d’appui à la nouvelle Force de répression des gangs devrait, lui, être opérationnel d’ici le 31 mars 2026, selon l’ONU, alors que la violence continue de ravager la capitale haïtienne.
R. I.










































