Le « Hanzala », nouveau symbole flottant de la solidarité internationale, a levé l’ancre hier depuis le port de Syracuse, en Italie, pour prendre la mer en direction de Ghaza, avec pour objectif de briser le blocus maritime illégal imposé par Israël depuis des années.
Baptisé en hommage au personnage iconique créé par le caricaturiste palestinien Naji al-Ali — figure de la résistance et de l’espoir — le « Hanzala » fait partie du « Freedom Flotilla », une coalition citoyenne et humanitaire qui défie, par la mer, le siège étouffant imposé aux deux millions d’habitants de Ghaza. Malgré l’assaut violent mené par l’armée sioniste en juin dernier contre le navire « Maddeline », arraisonné dans les eaux internationales alors qu’il transportait des vivres et du matériel médical, les organisateurs n’ont pas cédé. Bien au contraire : pour eux, chaque tentative, chaque départ, chaque embarquement de volontaires est un acte de dénonciation de l’inaction des grandes puissances et de l’impuissance des institutions internationales face au drame humanitaire en cours. Sur le quai de Syracuse, avant le départ, des dizaines de militants ont salué l’équipage, brandissant des drapeaux palestiniens et scandant « Stop au siège ! Liberté pour Ghaza ! ». L’un des coordinateurs de la flottille a rappelé que « le blocus maritime, terrestre et aérien de Ghaza constitue une punition collective interdite par le droit international ». Depuis le 7 octobre 2023, date du début de l’offensive sioniste la plus meurtrière depuis des décennies, près de 196 000 Palestiniens ont été tués ou blessés, la majorité étant des enfants et des femmes. À ce jour, plus de 10 000 personnes sont toujours portées disparues, ensevelies sous les décombres ou portées manquantes, et des centaines de milliers de familles vivent déplacées, sans abri ni accès régulier à la nourriture, à l’eau potable ou aux soins de base. Face à ce drame, le « Hanzala » n’est pas qu’un bateau : il est un cri de résistance lancé depuis la Méditerranée. Ses passagers et soutiens entendent rappeler que la société civile internationale ne se résigne pas à l’impunité, et qu’en dépit des menaces, des saisies et des arrestations, des peuples partout dans le monde refusent de rester silencieux. Comme l’a affirmé une militante à bord : « Nous représentons l’honneur des peuples quand les gouvernements trahissent. Nous irons jusqu’au bout pour faire tomber ce blocus, pour dire aux habitants de Ghaza qu’ils ne sont pas seuls. » D’autres navires pourraient suivre, malgré la surveillance de la marine israélienne et les pressions diplomatiques. À Syracuse, dans d’autres ports méditerranéens et sur les quais solidaires du monde entier, l’esprit du « Hanzala » souffle comme un rappel : le siège peut bien cadenasser un territoire, mais il ne pourra jamais étouffer la solidarité des peuples.
M. Seghilani