Outre le problème de collecte de signatures et le rejet des dossiers de candidature de plusieurs formations politiques à l’instar du MSP, le RND, El-Moustakbal, el Binaâ ainsi que des indépendants, certaines communes du pays enregistrent une absence de candidatures pour les élections locales fixées au 27 novembre prochain.
En effet, plusieurs communes dans deux wilayas du pays enregistrent une absence de listes de candidature de partis politiques ou d’indépendants. Il s’agit de Béjaïa et de Tizi-Ouzou. Cet état de fait nous laisse s’interroger sur le sort de ces wilayas après le scrutin ? Notamment que la nouvelle loi électorale n’a pas tenu compte de ce cas qui met dans la gêne le président de l’Autorité indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi, après avoir annoncé que les formulaires de candidature avaient été retirés dans toutes les municipalités. D’ailleurs le coordinateur de la délégation de wilaya de l’Autorité nationale indépendante des élections de Béjaïa, Achour Hachmaoui, a affirmé dans une déclaration à la radio régionale de Béjaïa, Soummam : « nous n’avons pas reçu de listes de candidatures dans quatre communes », il s’agit dit-il « des communes d’Akbou, Toudja, Féraoun, M’cisna, dans lesquelles aucune liste ne s’est présentée pour les élections de renouvellement des conseils locaux prévues le 27 novembre ». En effet, après le coup de gueule d’Abderrazak Makri contre ce qu’il a qualifié de massacre de ses listes de candidatures, menaçant de se retirer de la course électorale, en critiquant le travail de l’ANIE, le FFS ( Front des Forces socialistes) qui s’est engagé dans le processus, est monté au créneau pour dénoncer à son tour un « grave dérapage » de l’ Anie dans le même contexte. Dans un communiqué, le vieux parti de l’opposition a exprimé son «indignation» par rapport au « nombre important » de cas de refus de ses candidats. Il a dénoncé des « dépassements » et la « gestion sécuritaire abusive de l’opération électorale ». L’opération électorale, a ajouté le FFS, est et demeure une « opération politique et elle ne peut être perçue (autrement) que sous cet angle ». Comme d’autres formations politiques, le FFS a critiqué la méthode de travail de l’Anie qui, selon lui, s’est basée « exclusivement sur les rapports des services de sécurité, sans preuves matérielles irréfutables ou des jugements de justice définitifs » dans le travail de tamisage des listes électorales. « Ceci est en contradiction avec l’article 184 de la loi électorale », déplore le FFS dans son communiqué. L’article de loi en question dispose que le candidat aux élections ne doit « pas être connu de manière notoire pour avoir eu des liens avec l’argent douteux et les milieux de l’affairisme et pour son influence directe ou indirecte sur le libre choix des électeurs ainsi que sur le bon déroulement des opérations électorales».
Le FFS s’en prend aussi au pouvoir qui « ne se contente pas de promulguer des lois encadrant les élections de façon unilatérale et autoritaire, pour ensuite les enfreindre dans une contradiction flagrante ». Il a noté que les cas enregistrés de refus de ses candidats « sont liés à leur militantisme politique pacifique ou à leurs opinions ». Qualifiant ces disqualifications de « grave dérapage » dès lors que « l’on en vient jusqu’à mettre en doute le patriotisme » de ses candidats. Le même parti assure que le « pouvoir et les décideurs assument à eux seuls les conséquences de ces pratiques injustes et antidémocratiques et sur lesquelles nous ne nous tairons pas ». Pour rappel, l’ANIE a rejeté, après étude des dossiers de candidatures de plusieurs listes, cette exclusion, fondée sur l’article 184 a touché un grand nombre de maires, d’anciens élus locaux et hommes d’affaires qui se sont présentés pour les partis FLN, RND, sMSP, El-Binaâ, Front d’El-Moustakbal et un certain nombre de listes indépendantes. Concernant les motifs du rejet, qui reposaient, pour la plupart, sur des rapports de sécurité établis par les autorités compétentes, étaient diffusés au soupçon d’argent sale, appartenant au parti interdit, ou à l’existence des dépassements liés au parcours de carrière professionnelle ou à la vie publique. Notant, par ailleurs, qu’un grand nombre de candidats figurant sur les listes des partis politiques et indépendants ont déposé des recours auprès des tribunaux administratifs des wilayas, à l’encontre des décisions de l’ANIE qui a rendu des décisions de rejet de leur candidature.
Sarah Oubraham