Voilà qui va déconstruire les mensonges distillés par Rabat ! Les États européens, dans leur écrasante majorité, se sont déclarés, à partir d’Alger, respectueux des décisions de la CJUE qui ont enterré les accords commerciaux Maroc-UE.
Depuis le coup de grâce de la Cour de justice de l’Union européenne qui a décidément invalidé les accords commerciaux Maroc-UE concernant la pêche et des produits agricoles, le régime colonial marocain ne sait plus où donner de la tête. Après la piètre et ridicule prestation du MAE marocain, Nasser Bourita, en défaut d’arguments pour défendre l’antithèse de la CJUE, le roi Mohammed VI a réagi en catastrophe, vendredi dernier, pour tenter de sauver ce qui reste d’une « marocanité du Sahara » volant en éclats. D’ailleurs, pour noyer « poisson et chagrin » M6 a convoqué, dans un discours encenseur à son égard, le président Emmanuel Macron dans une tentative désespérée de réanimer un « plan d’autonomie » essoufflé par la force du droit et de la justice internationaux. De son côté, mal inspirés par les maitres du Palais, le bras médiatique du Makhzen n’a pas pu maquiller le revers diplomatique essayé de la Cour européenne. Pour une machine de propagande pourtant bien rodée pour faire le boulot. En quête de légitimité pour valider ses thèses montées contre le plan des Nations unies consacrant le droit du peuple sahraoui à l’indépendance dans le cadre du référendum d’autodétermination, l’appareil diplomatique marocain a sillonné toutes, ou presque, les capitales européennes, en mendiant des soutiens histoire d’entretenir ses illusions. Rabat a été même tentée par l’idée de manipuler les positions des uns et des autres, parmi les pays de l’UE concernés par les désormais « morts et enterrés accords commerciaux », sur ce dossier. Mais, à bien analyser les déclarations de chaque Etat de l’Union et du bloc européen en lui-même, on se rend compte des mensonges marocains à ce sujet. Ainsi, avait déclaré Nasser Bourita quelques jours après le verdict sans appel de la CJUE, « u niveau des relations entre le Royaume du Maroc et l’Union européenne, cette décision (de la CJUE, Ndlr) est isolée » rappelant, à cet égard, « la déclaration conjointe de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen et du Haut-représentant de l’Union européenne, M. Josep Borrell, ainsi que les positions exprimées par plusieurs pays de l’UE qui ont fait part de leur attachement au partenariat avec le Maroc. » Or, la Commission européenne a pris acte des trois décisions, s’appuyant sur le principe du « pacta sunt servanda », tandis que les communiqués de la France et de l’Espagne étaient en cohérence avec leur parti pris pour le Maroc. Pour leur part, les déclarations des autres pays européens ont salué le partenariat euro-marocain sans aucune explication. Voilà une mise au point nécessaire pour ne pas être embarqué par la désinformation du Makhzen. Il y a encore mieux pour remettre Bourita à sa place.
Il y a quelques jours, une source diplomatique bien informée au ministère des Affaires étrangères algérien qui s’est exprimé à l’APS, a affirmé que les ambassadeurs de ces Etats européens « ont tous été reçus » au siège du ministère, où il leur a été demandé de fournir des explications sur les communiqués émis par leurs pays. Résultats des consultations d’Alger, « la plupart d’entre eux ont souligné que ces communiqués ne signifiaient nullement leur opposition aux décisions de la Cour ou leur volonté de ne pas en tenir compte à l’avenir », comme ont tenté de le faire croire les autorités marocaines. En outre, les ambassadeurs accrédités à Alger ont insisté sur le fait que leurs pays sont des Etats de droit et qu’ils respecteront les décisions de la Cour européenne. » Voilà qui est dit !
Farid Guellil