Les produits de large consommation connaissent depuis des mois une augmentation dans les prix mettant le pouvoir d’achat des citoyens notamment les petites bourses à rude épreuve. Au-delà des répercussions extérieures sur le marché local, les pratiques spéculatives sont souvent derrière la flambée. Interpellée à ce sujet, l’autorité ministérielle concernée semble prendre le dossier en main.
Dans ce cadre, le Gouvernement a pris une série de mesures pour stabiliser les prix et protéger la sécurité sociale et économique des ménages. De ce fait, le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni, a affirmé que « le gouvernement travaille à plafonner les marges bénéficiaires des produits de large consommation ». Ceci, dans l’espoir d’atténuer les effets de l’inflation sur la population. Aussi, et après avoir assuré que ces décisions découlaient des lois de la République, le ministre a souligné qu’elles seront généralisées sur divers produits de large consommation. Joint hier, par téléphone, pour nous éclairer à ce sujet, le président de l’association El-Aman pour la protection des consommateurs, Hacène Menouar, a rappelé que le prix de certains produits subventionnés est plafonné, selon des textes juridiques réglementaires, à savoir, l’huile et le sucre. Indiquant à partir de cela que plafonnage des marges bénéficiaires des produits de consommation ne devrait pas se faire sans l’amendement de certains textes juridiques. Menouar s’est interrogé ensuite sur la référence avec laquelle va être calculée la marge bénéficiaire. « Est-ce qu’en prenant considération le pouvoir d’achat du citoyen et le salaire moyen qui est de 43.000 DA, ou la marge sera fixée selon le coup du marché mondial et l’importation ?», s’est-il demandé. En outre, notre interlocuteur reste perplexe sur la faisabilité et l’efficacité de la décision, par rapport au moyen avec lequel elle sera imposée aux marchands et opérateurs.
Plutôt lutter contre l’informel
Par ailleurs, Menouar recommande comme priorité la mise en place de nouveaux textes juridiques pour lutter contre l’informel dans le marché national. Concernant la nature des produits qui seront touchés par ce plafonnage, le président de l’association El-Aman affirme que le ministère n’a communiqué aucun détail aux associations du consommateur. Il est à signaler à ce sujet, qu’en janvier 2022, le ministère du Commerce avait déclaré qu’un projet de loi visant à plafonner les marges bénéficiaires des produits de large consommation a été « mis sur la table du gouvernement pour débat ». L’adoption de cette loi permettrait au ministère du Commerce et de la Promotion des exportations, en collaboration avec d’autres secteurs, notamment de l’agriculture, de plafonner les marges bénéficiaires de certains produits de base.
S. Oubraham