La performance de l’économie algérienne s’est sensiblement améliorée par rapport à 2024 avec, au premier trimestre 2025, une croissance économique de 4,5%, contre 4,2% à la même période en 2024, selon les comptes nationaux trimestriels du premier trimestre 2025 publiés par l’Office national des statistiques (ONS).
Indicateur significatif, le PIB hors hydrocarbures affiche une croissance de 5,7% au premier trimestre 2025, en nette accélération par rapport à 4,3% enregistrée un an auparavant, note le document qui explique que cette évolution traduit une diversification progressive de l’économie algérienne, au-delà du secteur des hydrocarbures. D’où vient cette dynamique de croissance ? À l’origine, il y a, selon le document de l’ONS, en grande partie « les performances soutenues de certains secteurs clés : l’agriculture (+6,1%), les industries alimentaires et du tabac (+5,6%), les industries du cuir et de la chaussure (+15,4%), le commerce (+8,9%) et les transports et communications (+8,3%) ». Hausse significative également affichée par la demande intérieure : 10,4% au premier trimestre 2025, contre 7,5% à la même période de l’année précédente. « Cette évolution traduit un renforcement marqué des composantes principales de la demande, en particulier la consommation finale et l’investissement », fait-on observer. Le document relève que « cette hausse est largement imputable à la progression de la formation brute de capital fixe, qui a augmenté de 13,9%, ainsi qu’à l’amélioration de la consommation finale des ménages, qui s’est établie à 4,7%, contre 4,2% un an auparavant ». Autre indicateur probant : le Produit Intérieur Brut en valeurs nominales s’est élevé à 10047,4 milliards de dinars au premier trimestre 2025, en hausse de 8,0% par rapport aux 9303,8 milliards de dinars enregistrés durant le même trimestre de 2024. C’est le reflet de l’augmentation du niveau général des prix de 3,3%, en recul par rapport au taux de 4,3% observé l’année précédente, explique l’ONS qui passe en revue les secteurs clés de l’économie nationale. Ce n’est, sans doute, pas un hasard si cette revue commence par le secteur de l’agriculture où on note une dynamique positive qui résulte, en grande partie, de la bonne campagne céréalière et de la consolidation des filières agricoles à forte valeur ajoutée. Cela se traduit par une progression de la valeur ajoutée de 6,1%, traduisant une amélioration sensible par rapport à la hausse de 3,1% enregistrée à la même période en 2024. Surprenant en apparence, au premier trimestre 2025, le secteur des hydrocarbures a connu une baisse de 2,8%. L’année précédente, il avait enregistré une hausse modérée de 0,2%. Les causes : « La valeur ajoutée issue de l’extraction des hydrocarbures a enregistré une diminution de 1,5%, poursuivant la tendance baissière (-1,1% en 2024). Les activités de raffinage et de liquéfaction ont également contribué négativement à cette évolution, avec une baisse de 5,5% après avoir connu une hausse notable de 4,4% au premier trimestre 2024 ». Résultat : « en termes nominaux, la valeur du secteur s’est établie à 1429,7 milliards de DA au premier trimestre 2025, contre 1465,0 milliards de DA à la même période de l’année précédente, soit un recul de 2,4% ». La performance est meilleure pour l’industrie avec une valeur ajoutée en progression de 5,5%, contre 2,3% durant la même période en 2024, « témoignant d’un net renforcement du dynamisme industriel », commente le document. Progression, également, pour l’électricité et le gaz : 4,3% au premier trimestre 2025, contre une croissance de 5,4% une année auparavant ; pour le secteur des services avec une croissance de 5,3%, en nette amélioration par rapport à la progression de 4,0% enregistrée à la même période en 2024. Dans la construction, la valeur ajoutée en hausse de 3,1%, mais en deçà de la croissance de 3,3% à la même période en 2024. Concernant les importations de biens et services, elles ont connu une forte accélération au premier trimestre 2025 (+24,0%) qui résulte essentiellement de la hausse des importations de biens (+26,3%). Le recul qui a marqué les exportations de biens et services (–3,8%), est plus prononcé que celui du premier trimestre 2024 (–0,8 %), à cause du repli des exportations d’hydrocarbures et la forte baisse des exportations des autres biens (-13,4%). Les exportations de services ont connu une hausse de 2,8%, inversant la tendance négative de 2024 (-3,8%).
M’hamed Rebah
