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Phosphate : l’Algérie dans le futur Top 3 africain

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La perspective de faire du secteur minier l’alternative officielle aux hydrocarbures est entrée dans son étape déterminante. Les annonces, fortement médiatisées, il y a de cela quelques mois, du ministre de l’Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, quant à l’impératif de faire de l’année 2016, année des mines, semble tenir leurs promesses. Du moins à ce jour.

La signature d’une joint-venture du projet de transformation chimique des phosphates et la production des engrais, ce lundi, au siège du ministère de l’Industrie et des Mines, entre les entreprises publiques Manal (Manadjim El-Djazaïr) et Asmidal, et l’entreprise indonésienne IN-DORAMA Corporation, en est l’indice le plus probant.
Le projet d’une valeur de 4,5 milliards de dollars est l’un des plus importants lancés en cette période d’austérité, tous secteurs confondus. Il se taille la part du lion sur les 5 milliards destinés à l’investissement industriel, le restant, soit 500 millions de dollars, est réservé, lui, à un partenariat avec les Français, dont le contrat sera signé à partir de demain, mardi, selon les déclarations du ministre de l’Industrie.
Intitulée «Nouvelle ambition minière», la stratégie vise d’accroître la production de 1 à 10 millions de tonnes par an, d’ici à 2019, augmentation qui demeure intermédiaire, selon les dires de Bouchouareb, ceci pour permettre à l’Algérie d’être sur le podium africain, dans le Top 3 des producteurs africains, derrière le Maroc et l’Égypte, talonnant, ainsi, la Tunisie dans le classement des premiers producteurs du Continent. Dans ce contexte, le ministre ne sous-estime pas les ambitions en la matière, en déclarant que les 15 et même 20 millions de tonnes annuelles peuvent aisément être atteintes à la faveur de ce programme.
Le projet avec les Indonésiens, présents dans trente pays de quatre continents, devra contribuer à la création de 16 000 emplois, 12 000 lors de la phase construction et 4 000 durant celle de l’exploitation. Des chiffres à prendre avec des pincettes : le ministre n’en croit pas trop, comme il a tenu à l’affirmer, aux statistiques des techniciens, ces derniers se basant, de son avis, sur des critères souvent non-convaincants. «On peut dépasser largement les 4 000 prévus lors de l’exploitation. Les emplois indirects créés, en restauration, hébergement, transport et autres activités annexes, suffisent à concrétiser cette révision à la hausse», dira-t-il comme arguments à sa «méfiance». Le projet consiste en le développement et de l’exploitation de la nouvelle mine de phosphate de Bled-El-Hadba de Tébessa ; de la transformation des phosphates pour la production de l’acide phosphorique et le diammonium phosphate (DAP) à Souk- Ahras ; de la transformation du gaz naturel pour la production d’ammoniac, de nitrate d’ammonium technique (TAN) et du calcium ammonium nitrate (CAN) à Hdjar-Essoud à Skikda. Stratégiquement, il est attendu la transformation de 5 millions de tonnes de phosphate marchands en engrais phosphatées et la production de 1 million de tonnes d’ammoniac et 800 000 tonnes de CAN.
Une sorte de plaque tournante des mines devra voir le jour. Un jardin vert de l’Afrique, comme l’a baptisé Bouchouareb, se configure progressivement. Un hub minier régional pour le Continent et même le pourtour méditerranéen. Des facteurs y plaident. Trois au moins comme énumérés par le ministre, à savoir les potentialités indéniables que recèle le pays, la réceptivité dont ont fait preuve les investisseurs internationaux à la demande formulée par l’Algérie, et, surtout, la volonté politique qui émane des efforts consentis par le gouvernement de celle-ci, en exploitation des réserves naturelles, notamment. Indonésiens, Français, mais aussi, à partir de la semaine prochaine, Émiratis et, fait inattendu, Autrichiens, qui devront respectivement sceller un accord dans des projets d’ammoniac et de mélamine (substance utilisée dans les domaines de l’aéronautique et l’aérospatial).
L’évolution ne s’arrête pas, décidément, en si bon chemin. Avec les Indonésiens toujours, il est prévu un projet en pétrochimie. L’objectif est de garantir la transformation du gaz en plastique, et ce, pour satisfaire la forte demande nationale formulée pour le produit issu de ladite transformation. La pression sur l’acquisition des véhicules et l’usage immodéré des produits électroménagers ont dicté de revoir à la hausse la production des intrants. Pour cela, en réponse à une question du “Courrier d’Algérie” quant à l’impératif d’une coordination entre les ministres de l’Industrie et des Mines et de l’Énergie pour booster les projets de productions des matières plastiques, notamment celui de Skikda, à savoir le CP1K, Bouchouareb déclare, après avoir mis en relief les efforts des cadres de la Sonatrach, faisant actuellement les beaux jours de la société saoudienne SABIC, qu’une coordination entre les deux ministères est toujours en vigueur. Mieux, même en matière des énergies renouvelables, des actions y sont menées pour la promotion de ce secteur. Politicien aguerri, Abdesselam Bouchouareb, après avoir abordé le volet technique, dira, vaguement, que la main étrangère et les lobbies qui lui servent de relais localement n’ont pu faire capoter la relance du secteur industriel ; admettant, toutefois, qui l’ont peu retardé son développement dans les délais requis. Enfin, il dira que personne n’ait cru un jour que le projet du pôle textile à Relizane et celui de l’aciérie de Bellara puissent entrer en production. En février 2017, pour le premier et en janvier 2017, pour le second. Les zones industrielles, dont 39 sur 49 ont été déjà attribués, et le très controversé Code de l’investissement ont été les autres thèmes abordés lors du point de presse.
Zaid Zoheir

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