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PETER HAIN, FIGURE HISTORIQUE DES LUTTES ANTI-APARTHEID ET ANTIFASCISTES : « Assimiler des militants pacifistes à Al-Qaïda est absurde »

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L’ancien ministre et figure historique des luttes anti-apartheid et antifascistes Peter Hain, fustige la décision du gouvernement britannique de classer Palestine Action comme organisation terroriste, estimant que cette mesure entache la démocratie et criminalise la protestation pacifique.
Un vent de contestation souffle sur Westminster après la décision controversée du gouvernement britannique d’interdire l’organisation Palestine Action, connue pour ses actions directes contre des entreprises liées à l’armement israélien. Selon The Guardian, plusieurs parlementaires ayant soutenu le classement du mouvement comme organisation terroriste, en vertu de la loi antiterroriste de 2000, expriment aujourd’hui des regrets. Le membre de la Chambre des Lords et ancien ministre travailliste, a dénoncé une décision « politique » qui place l’exécutif dans une impasse. Figure marquante des campagnes anti-apartheid en Afrique du Sud et de la lutte contre le nazisme dans les années 1970 et 1980, Hain a estimé que « l’assimilation de militants pacifistes à des terroristes comme Al-Qaïda est totalement aberrante ». L’ancien ministre prévient que ce choix pourrait « finir en larmes et en regrets pour le gouvernement », soulignant que le mouvement pro-palestinien attire désormais un large spectre de citoyens, y compris des juges, médecins et retraités, certains âgés de plus de soixante ans, qui ont été arrêtés par centaines lors des dernières mobilisations. « Leur répression ne fera qu’amplifier la contestation », avertit-il. Hain a rappelé son expérience en Irlande du Nord et dans la lutte contre le terrorisme réel : « J’ai signé des mandats pour empêcher des attentats de l’IRA ou d’extrémistes islamistes, mais Palestine Action n’est pas un groupe terroriste. Utiliser cette qualification, c’est dévaluer le sens même du terme. » La mesure a pourtant été défendue avec fermeté par le 10 Downing Street, qui accuse Palestine Action d’avoir commis « des actes de violence, causé des dommages importants et des destructions criminelles graves ». La ministre de l’Intérieur, Yvette Cooper, a justifié le classement en expliquant que le groupe « n’est pas pacifique » et que la justice n’a pas permis de révéler au public tous les éléments prouvant, selon elle, son caractère violent. Toutefois, des voix discordantes émergent aussi au sein du Parti travailliste. La députée Stella Creasy a appelé à plus de transparence sur les preuves ayant conduit à cette interdiction, reconnaissant que le sujet est « complexe » en raison des restrictions légales qui empêchent de discuter publiquement de certaines pièces judiciaires. Elle plaide pour un équilibre entre la lutte contre la violence et la préservation du débat démocratique, tout en invitant à élargir les mesures de sécurité aux groupes d’extrême droite exploitant les tensions autour de l’accueil des demandeurs d’asile. Le débat devrait rebondir à la rentrée parlementaire, en septembre, alors que la pression monte sur le gouvernement pour justifier l’arrestation de 532 personnes lors du dernier week-end de manifestations, la moitié étant âgées de plus de soixante ans. Pour Peter Hain, si le recours juridique contre l’interdiction aboutit, ce sera « une délivrance pour toutes les parties, y compris le gouvernement ».
M. Seghilani

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