Une conférence sur le rôle des arts visuels dans la promotion du costume traditionnel, a été animée, jeudi au Centre des Arts et de la Culture Palais des Raïs (Bastion 23) à Alger, par des professionnels du 7e art et des chercheurs en patrimoine culturel, en marge du 6e Festival culturel national du costume traditionnel algérien. Intitulée.
«La documentation cinématographique et télévisuelle des héritages traditionnels, depuis le costume jusqu’aux broderies », cette rencontre a été animée par la cinéaste Hadjer Sebata, le journaliste et chercheur dans le domaine du patrimoine Amar Bourouis, le comédien, Hassen Kechache et le costumier, Riad Tlemçani. Soulignant la pertinence de l’image cinématographique ou télévisuelle qui « s’adresse de manière directe au récepteur et véhicule des aspects déterminants de l’identité algérienne », la réalisatrice Hajer Sebata a rappelé l’importance pour le scénariste et le directeur de projet de bien se documenter par souci de précision quant aux choix des costumes et des accessoires qui doivent être en parfaite adéquation avec le repère spatio-temporel du produit artistique en projet. La nécessité de « reproduire fidèlement une époque de l’histoire par l’accoutrement et l’accessoire » a également été relevée par Amar Bourouis, qui a, par ailleurs, regretté le « manque d’exploitation », par les praticiens du 7e Art lors des repérages des lieux de tournage, des « sites naturels à la profondeur historique et esthétique dont l’Algérie regorge, afin, a-t-il rappelé, de « promouvoir au mieux l’image de la destination Algérie ».
Le comédien Hassen Kechache a, de son côté, valorisé le métier du cinéaste, restituant son souci permanent d’observer le plus de précision possible dans le choix des costumes, qui, selon lui, « doivent donner une crédibilité au film par une conception adaptée dans le moindre détail à l’époque traitée », proposant pour ce faire, d' »établir une documentation en images datées et légendées par secteur de vie et d’activité ». Riad Tlemçani, costumier de la série télévisée « Dar Lefchouche » (1 et 2), réalisée par Djaffar Gacem, a pour sa part, donné un aperçu sur la manière dont il a habillé les différents personnages du téléfilm, soulignant que « la mise en valeur du patrimoine vestimentaire de toutes les régions d’Algérie », était un des objectifs directs de cette série largement suivie.
Le débat, organisé à l’issue de la conférence, a été marqué par les interventions du chercheur en patrimoine culturel, Nadir Chellali et la commissaire du 6e Festival culturel national du costume traditionnel algérien, Faiza Riache, qui ont mis en exergue la nécessité, pour les cinéastes, de « prendre attache avec la commission historique et scientifique du festival pour se documenter et se renseigner dans le détail sur le costume traditionnel de la région ciblée, à une époque précise de l’histoire », ainsi que l’importance de « l’élaboration d’une plateforme numérique qui regroupe toutes les données scientifiques et académiques relatives à la conception et la réalisation des costumes traditionnels algériens en fonction des régions, des différents secteurs et des époques ». Plusieurs expositions de costumes citadins (féminins et masculins) d’Alger, de Constantine, d’Annaba, d’Oran, de Tlemcen en plus des tenues rurales de différentes régions notamment des Aurès, de Kabylie, de Laghouat, du M’zab et du Sahara, ont été au programme de la 6e édition de ce festival.
En marge des étalages de costumes traditionnels, des ateliers de couture et plusieurs conférences ont été programmées, sur la broderie, le costume traditionnel palestinien et le rôle des arts visuels dans la promotion du patrimoine vestimentaire algérien. Organisé sous le patronage du ministère de la Culture et des Arts, le 6e Festival culturel national du costume traditionnel algérien, ouvert le 22 juillet, a pris fin jeudi, après quatre jours d’activités placées sous le thème : « Des costumes résilients, pour des générations pérennes ».