L’entité sioniste a annoncé, mardi soir, son intention d’ouvrir dans les prochains jours le passage de Rafah pour permettre à certains Palestiniens de quitter Ghaza vers l’Égypte. La déclaration, publiée par l’Unité de coordination des activités gouvernementales dans les territoires occupés, ne précise ni les catégories de personnes concernées ni les modalités exactes de sortie. Aucun calendrier clair n’a été communiqué, alimentant les interrogations sur le caractère concret et durable de cette annonce.
Cette communication intervient alors que les opérations militaires de l’entité sioniste se sont intensifiées dans plusieurs zones du territoire. À l’aube de mercredi, l’armée d’occupation a procédé à la destruction ciblée de bâtiments résidentiels à l’est de la ville de Ghaza, parallèlement à des bombardements d’artillerie contre les quartiers orientaux de Khan Younès, au sud du territoire. Selon des témoins, les explosions ont particulièrement touché le quartier de Chajaya, à l’est de Ghaza, l’un des plus anciens et des plus densément peuplés du territoire. Déjà dévasté par près de deux ans d’offensive et de blocus, le quartier continue de subir une destruction systématique de ses habitations et de son infrastructure civile. Les autorités palestiniennes n’ont pas encore publié de communiqué en réaction à ces nouvelles attaques. Dans le quartier de Zaytoun, également situé à l’est de la ville, un Palestinien a été tué par les tirs de l’armée de l’entité sioniste malgré l’accord de cessez-le-feu conclu entre la résistance palestinienne et les forces d’occupation. Le porte-parole de la défense civile à Ghaza, Mahmoud Bassal, a confirmé que la victime avait succombé à ses blessures après avoir été touchée mercredi matin. Sur le plan humanitaire, la situation demeure catastrophique. Les services médicaux de Ghaza ont annoncé mercredi que le bilan des victimes avait atteint 70 117 martyrs, en majorité des femmes et des enfants, depuis le début de l’agression menée par l’entité sioniste le 7 octobre 2023. Le nombre de blessés s’élève à 170 999, tandis que des centaines de personnes restent portées disparues sous les décombres, les équipes de secours étant souvent incapables d’accéder aux zones touchées en raison des bombardements continus et du manque d’équipement. Au cours des dernières 48 heures, les hôpitaux du territoire ont reçu cinq nouveaux martyrs — dont un corps extrait des ruines — ainsi que treize blessés. Depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu le 11 octobre dernier, ce sont 360 Palestiniens qui ont été tués et 922 blessés, tandis que 617 corps ont été retirés des décombres dans les zones détruites. L’annonce d’une possible ouverture du passage de Rafah intervient dans un contexte où la population de Ghaza, épuisée par plus de deux ans de guerre, survit entre bombardements récurrents, destruction des infrastructures civiles et effondrement du système sanitaire. Cette perspective, encore floue et dépourvue de garanties, apparaît pour beaucoup comme une tentative de désamorcer les critiques internationales sans modifier la réalité sur le terrain. Dans un territoire où chaque jour amplifie la souffrance collective, l’incertitude entourant Rafah ne fait qu’ajouter une nouvelle angoisse à une population déjà confrontée à une catastrophe humanitaire sans précédent.
M. S.
