Accueil ACTUALITÉ PASSAGE AUX ÉNERGIES RENOUVELABLES : Le temps presse pour l’Algérie

PASSAGE AUX ÉNERGIES RENOUVELABLES : Le temps presse pour l’Algérie

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Pour les experts, l’adoption par l’Algérie d’une nouvelle politique énergétique basée sur la diversification des ressources énergétiques nationales est plus qu’urgente aujourd’hui. Il constitue même un défi dicté essentiellement par la hausse de la consommation qui fait qu’au plus tard 2030, la production locale ne sera plus en mesure d’assurer les exportations.

Et le président du Club Energy, Sahbi Daoud, a déjà tiré la sonnette d’alarme. « Si nous continuons de consommer à ce rythme, nous aurons des problèmes au niveau des exportations », a-t-il averti. Mais les solutions existent pour l’Algérie dont le recours au mix énergétique qui peut constituer une solution sur le long terme. Pour Abdelmadjid Attar, expert en énergie et ancien ministre, la solution réside dans l’orientation vers des investissements « dans les énergies renouvelables, solaires, éoliennes », rappelant, par ailleurs, lors de son passage, hier, sur les ondes de la Radio nationale chaine 3, que la consommation est très élevée dans le résidentiel qui consomme 56% d’électricité et 63% de gaz naturel.
Quant à Rabeh Sellami, Directeur de l’hydrogène et des énergies alternatives au commissariat aux énergies renouvelables, il a rappelé qu’une grande partie de l’économie algérienne repose sur  les hydrocarbures. C’est pour cette raison, explique-t-il, que l’Algérie doit « s’orienter vers la transformation de son système énergétique, notamment à travers le recours à l’hydrogène vert ».
En marge de la quatrième édition de la Journée algéro-allemande de l’énergie, tenue en décembre dernier, le géant pétrolier national Sonatrach a signé un protocole d’entente avec la société gazière allemande VNG AG (VNG) ayant pour objet l’examen des opportunités de coopération pour la réalisation de projets dans le domaine de l’hydrogène vert et l’ammoniac vert, dans le but de les exporter vers l’Allemagne. Le ministre de l’Energie et des Mines Mohamed Arkab, avait assuré que cette convention allait permettre à l’Algérie la maîtrise technologique relative à l’hydrogène vert avant 2030.
Lors d’un Conseil des ministres, rappelle-t-on, le président Abdelmadjid Tebboune avait donné des instructions, aux secteurs concernés par la stratégie de développement de l’hydrogène en Algérie, de recourir aux stations de dessalement de l’eau de mer pour utiliser l’eau dessalée dans les processus d’électrolyse nécessaires à la production d’hydrogène, ce qui permettra d’économiser les ressources en eau conventionnelles (superficielles et souterraines) du pays. Il faut noter également que l’Algérie produit déjà de l’hydrogène gris à travers les procédés existants au niveau de Sonatrach et de l’hydrogène dit bleu, à partir du gaz naturel. L’hydrogène est vu par l’entreprise nationale des hydrocarbures Sonatrach comme un pilier sur lequel repose la transition énergétique qui pourra à l’avenir, remplacer du moins, en partie, les hydrocarbures dans de nombreux domaines d’activité économique, dont la pétrochimie, la cimenterie, la sidérurgie. Il est ainsi question de réussir la mutation vers l’hydrogène vert.
Un potentiel de croissance « très prometteur », avec des possibilités d’exportation en remplacement du gaz naturel dans les gazoducs de Sonatrach à l’horizon 2030. D’ailleurs, le lancement annoncé d’une étude sur la construction du gazoduc Algérie-Sardaigne GALSI, avec des spécifications et des normes techniques qui s’adaptent à l’exportation d’hydrogène et d’ammoniac à l’avenir, s’inscrit dans cette optique sachant que ce gazoduc servira à exporter des quantités supplémentaires de gaz naturel vers l’Europe, en attendant la mise en place d’un marché réel et concurrentiel de l’hydrogène vert.
Brahim Oubellil

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