Une conférence sur les conséquences de l’accord commercial entre l’Union européenne et le Maroc sur le processus de paix au Sahara occidental se tiendra, aujourd’hui, au siège du Parlement européen à Bruxelles.
Organisée par le groupe « Amis du peuple sahraoui » en collaboration avec la Conférence européenne de coordination du soutien au peuple sahraoui (EUCOCO), cette rencontre vise à analyser les répercussions de l’accord sur l’avenir du processus de décolonisation supervisé par l’ONU. L’accord UE-Maroc, portant sur la libéralisation des échanges agricoles, a été négocié en catimini et est entré en vigueur en octobre dernier. Selon les organisateurs, il constitue une violation flagrante des décisions de la Cour de justice de l’UE (CJUE) et du droit international, en particulier en ce qui concerne le Sahara occidental. Dans deux arrêts rendus le 4 octobre 2024, la CJUE a rappelé que le Sahara occidental est un territoire distinct du Maroc et qu’aucun accord avec le Royaume chérifien ne peut y être appliqué sans le consentement préalable du peuple sahraoui. Cette jurisprudence s’inscrit dans la continuité de décisions précédentes rendues en 2016, 2018 et 2021, et réaffirme l’obligation de l’UE de respecter le droit à l’autodétermination consacré par la Charte des Nations unies. Le débat sera animé par Andreas Schieder, député européen et président du groupe d’amitié « Amis du peuple sahraoui ». Parmi les participants figurent les eurodéputés Pernando Barrena et Ana Miranda Paz, aux côtés de Pierre Galand, président de la Task Force EUCOCO, et d’Oubi Bouchraya, conseiller spécial du secrétaire général du Front Polisario. Pierre Galand insistera sur l’importance de réaffirmer par l’ONU le cadre juridique du processus de décolonisation et de s’assurer qu’aucune tentative d’annexion du Sahara occidental ne soit légitimée. Il évoque également la résolution 2797 du Conseil de sécurité des Nations unies, adoptée le 31 octobre 2024, qui prolonge d’un an le mandat de la MINURSO et réaffirme le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination. Oubi Bouchraya présentera, quant à lui, la stratégie du Front Polisario pour obtenir une nouvelle annulation de l’accord devant la justice européenne. Avant la fin de l’année, le représentant légitime du peuple sahraoui déposera un recours devant le Tribunal général de l’UE pour contester la légalité de l’accord. Parallèlement à la conférence, une manifestation est prévue devant le siège de la Commission européenne à Bruxelles. Organisée par l’association de défense des droits de l’Homme ASBL « El Ghad », elle vise à protester contre les tentatives de l’exécutif européen de contourner les décisions de sa propre cour sur le Sahara occidental. L’association appelle les Sahraouis d’Europe à se mobiliser massivement pour exprimer leur « ferme rejet de toute tentative de la Commission européenne visant à passer outre le droit communautaire ou à contourner les décisions claires de la CJUE ».
M.Seghilani










































