Un député du Paraguay, membre du parti conservateur au pouvoir, a été abattu lundi dans un échange de tirs avec la police antidrogue qui intervenait à son domicile à Pedro Juan Caballero (nord-est), a annoncé la police.
Les agents engagés dans cette opération « ont été repoussés par des coups de feu et ont riposté, blessant mortellement le parlementaire » Eulalio Gomes aux premières heures de lundi, a déclaré à la presse à Asuncion le chef de la police, le commissaire Carlos Benitez. Il a souligné que les policiers n’avaient pas prévu d’interpeller l’élu, qui jouissait de l’immunité parlementaire mais de récupérer à son domicile des documents liés à une enquête sur du blanchiment en rapport avec le trafic de drogue. Un document du parquet, daté de lundi, mettait formellement en cause le député, son fils, ainsi que trois autres personnes, et ouvrait la voie aux perquisitions, a précisé M. Benitez. Dans un raid distinct, à son domicile, le fils du député, Alexandre, visé par un mandat d’arrêt, a lui aussi lundi échangé des tirs avec la police, avant de s’enfuir puis de se livrer quelques heures plus tard. Une « enquête interne » est en cours sur les circonstances de la « confrontation », a souligné M. Benitez sur la chaîne de télévision ABC-Vivo. La Chambre des députés a décrété trois jours de deuil et des députés ont dénoncé l’intervention de la police, demandant la démission du ministre de l’Intérieur Enrique Riera. M. Gomes « était sous le coup d’une enquête pour blanchiment d’argent et trafic de drogue », a rappelé celui-ci. Eulalio Gomes, comme son fils, était mis en cause dans une enquête portant sur des liens présumés avec le narcotrafic, prégnant au Paraguay, un pays enclavé entre Bolivie, Argentine et Brésil et aux frontières poreuses propices aux trafics.
R. I.













































