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PAM : « Nous devons inonder Ghaza de nourriture »

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Sous un ciel encore marqué par les ruines et la faim, le Programme alimentaire mondial (PAM) tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme. Malgré la trêve en vigueur, la bande de Ghaza reste étouffée par le blocus sioniste, privée d’un accès normal à l’aide humanitaire. L’organisation onusienne a révélé hier qu’elle ne parvenait à faire entrer que 560 tonnes de nourriture par jour, une quantité dérisoire face à la catastrophe humanitaire qui s’aggrave chaque heure. La porte-parole du PAM a dressé un constat implacable : « Le volume d’aide entrant dans Ghaza est très loin du minimum vital. Nous devons littéralement inonder Ghaza de nourriture ». Derrière cette phrase choc, un cri d’alarme : selon le PAM, des centaines de milliers de Palestiniens vivent désormais au bord de la famine, après des mois de privation délibérée de vivres, d’eau et de médicaments. L’organisation souligne que revenir en arrière sur le seuil actuel de famine nécessiterait non seulement une aide alimentaire massive, mais aussi une réponse médicale d’urgence. Les hôpitaux, déjà à genoux, manquent de tout. « Sans soins, la nourriture seule ne suffira pas à sauver ceux qui sont déjà trop affaiblis », insiste la porte-parole. Alors que les convois humanitaires tentent d’entrer par les points de passage du sud, les frontières nord de Ghaza demeurent fermées par décision militaire israélienne. Le PAM appelle à leur ouverture immédiate, dénonçant une stratégie qui « empêche délibérément l’accès aux zones les plus touchées ». Dans ces quartiers du nord, des familles entières vivent depuis des semaines sans pain, sans eau potable et sans électricité, tandis que les corps des enfants morts de malnutrition commencent à apparaître dans les hôpitaux de fortune. Cette situation n’est pas le résultat d’un manque de ressources, mais d’un siège organisé. Le PAM affirme avoir déjà plus de 170 000 tonnes de nourriture prêtes à être acheminées, de quoi nourrir deux millions de personnes. Pourtant, les camions restent bloqués à la frontière, soumis à un contrôle militaire qui ne laisse passer qu’un flux symbolique d’aide, largement insuffisant pour enrayer la faim. Le bureau des médias du gouvernement de Ghaza a confirmé l’entrée de 173 camions d’aide depuis le cessez-le-feu, tout en qualifiant ces livraisons de « très limitées ». Les autorités locales dénoncent le silence complice de la communauté internationale, qui continue de parler de “crise humanitaire” tout en tolérant un siège qui viole le droit international. L’ONU et plusieurs ONG rappellent que le droit à la nourriture et à l’accès humanitaire est garanti par la quatrième Convention de Genève, qui interdit explicitement l’usage de la famine comme méthode de guerre. Pourtant, aucune mesure contraignante n’a été prise contre Israël, malgré les preuves accablantes d’un blocus systémique visant à affaiblir la population civile.

Un territoire affamé sous les yeux du monde
Le constat est glaçant. Pour éviter une famine généralisée, Ghaza a besoin d’au moins 1 500 tonnes de nourriture par jour — presque trois fois plus que les quantités actuellement autorisées à entrer. Tant que les points de passage resteront fermés et que les restrictions israéliennes ne seront pas levées, les convois humanitaires ne pourront que retarder, et non prévenir, une catastrophe annoncée. Les appels du PAM, du Croissant-Rouge et des ONG locales se heurtent à un mur d’indifférence diplomatique. Les dirigeants occidentaux, prompts à parler de paix, ferment les yeux sur une famine organisée, préférant saluer les “efforts humanitaires” plutôt que de condamner ceux qui affament. Ghaza n’a pas besoin de discours, mais de pain, d’eau et de justice. Et tant que le blocus perdurera, la faim restera l’arme la plus meurtrière de cette guerre silencieuse.
M. S.

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