Les principaux mouvements palestiniens Hamas et Fatah ont annoncé mardi un accord par lequel ils s’engagent à respecter les résultats des prochaines élections, les premières en 15 ans, qui visent à légitimer davantage leur voix face à la nouvelle administration américaine.
Après de nombreux reports et rumeurs, le président palestinien Mahmoud Abbas a signé le 15 janvier un décret pour la tenue d’élections législatives et présidentielle en mai et juillet prochains respectivement. Dans la foulée de ce décret, les formations palestiniennes se sont rendues au Caire pour des discussions cruciales sur les modalités de la tenue de ces élections, les premières dans les Territoires palestiniens depuis 2005. Selon un communiqué conjoint résultant de ces discussions, l’ensemble des formations palestiniennes, dont le Hamas et le Fatah, ont convenu de «se conformer aux dates des élections (annoncées par M. Abbas)» et de «respecter et d’accepter leurs résultats». En 2005, M. Abbas avait remporté la présidentielle. Un an plus tard, ses rivaux du Hamas avaient remporté les législatives. Le Fatah de M. Abbas et le Hamas se sont ensuite affrontés à Ghaza.
Le Hamas a pris le contrôle de l’enclave en 2007, tandis que le Fatah s’est imposé en Cisjordanie, un territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967. Jusqu’au mois de septembre, les deux mouvements ont été en conflit. L’accord du Caire prévoit en outre l’établissement d’un «tribunal électoral», sujet clé des pourparlers du Caire, et un engagement à faire respecter les «libertés publiques» durant les campagnes électorales et le scrutin, selon le texte.
Dans un autre communiqué, Jibril Rajoub, chef de la délégation au Caire du parti Fatah de M. Abbas, qui siège en Cisjordanie occupée, s’est félicité de l’accord sur une «feuille de route» pour les élections et qui selon lui témoigne de «l’unité palestinienne». Les formations se sont également entendues pour tenir les élections en Cisjordanie, où vivent 2,8 millions de Palestiniens, et dans la bande de Ghaza, enclave paupérisée de deux millions d’habitants sous blocus israélien, mais aussi à El-Qods-Est. Par le passé, Mahmoud Abbas avait déclaré que des élections ne pouvaient avoir lieu si les quelque 300.000 Palestiniens d’El-Qods-Est, secteur de la ville sainte annexé par Israël, ne pouvaient voter. Les Palestiniens ont demandé à l’Union européenne de presser Israël pour permettre le vote à El-Qods-Est.
Dans la bande de Ghaza et en Cisjordanie, «seule la police palestinienne», et donc aucun autre mouvement armé, ne pourra protéger les bureaux de vote, précise le communiqué du Caire. De nouvelles discussions sont prévues en mars dans la capitale égyptienne pour peaufiner cet accord qui doit encore être transmis à Mahmoud Abbas. Mais dès à présent, le Fatah a déclaré qu’il commencerait à travailler sur ses listes électorales en vue du scrutin.
À ce propos, les formations palestiniennes se sont engagées à «assurer l’égalité des chances» de «toutes les listes électorales» en vue des élections qui devraient être les premières de leur vie pour des centaines de milliers de jeunes Palestiniens.