C’est par un dîner de travail que les chefs de la diplomatie de quinze pays africains et cinq des pays nordiques de l’Union européenne, ont débuté leur réunion de deux jours, à Oslo, (Norvège) jeudi soir, par l’allocution de leur homologue norvégien, Borge Brende.
Ayant pour objectif principal la mise en place d’un cadre de dialogue et d’échange, cette rencontre est la quinzième du genre et se tient annuellement, depuis 2001, alternativement dans un pays africain ou nordique. Consacrée aux questions liées à la paix, la sécurité, la migration et les défis humanitaires ainsi que les objectifs du développement durable (ODD), le deuxième et dernier jour de cette rencontre, à laquelle a pris part le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, a vu hier, la tenue d’une séance de travail autour de la thématique «la migration et la mobilité», co-présidée par le chef de la diplomatie algérienne et son homologue Finlandais Timo Soini. La réunion regroupant les pays nordiques, Danemark, Finlande, Islande, Norvège, Suède et une quinzaine de pays africains, dont l’Algérie, l’Afrique du Sud, le Bénin, le Niger, Nigeria, Ghana, le Sénégal, la Somalie et le Mali intervient dans un contexte particulier marqué, notamment, par un flux migratoire en Europe, le terrorisme, dont celui de Daech, l’écart en matière de développement entre le Nord et le Sud qui continue de s’élargir, faut-il le noter, de nombreuses raisons à l’origine, outre celles au niveau local et régional, celle au niveau mondial est considérable au regard de la mondialisation galopante, frappant de plein fouet de larges secteurs économiques en Afrique, dont celui de l’agriculture. Ce qui a fait pousser bon nombre de populations locales à l’exode et d’autres, notamment des jeunes à l’immigration en l’absence de nouvelles perspectives dans leurs pays, vers l’eldorado européen, dont la majorité d’entre eux périssent en cours de route. Le conclave d’Oslo a permis à l’ensemble des participants outre à débattre de ces questions, lors de ces deux jours, mais aussi au niveau des rencontres bilatérales entre ministres des affaires étrangères des pays présents à la rencontre qu’a abrité la Norvège. Il a été aussi question, à Oslo, d’une rencontre réunissant les ministres des affaires étrangères des pays présents et des chefs d’entreprises et des opérateurs économiques norvégiens. si tout le monde sur la scène internationale est unanime à souligner que la lutte contre l’extrémisme et le terrorisme est dans l’intérêt du maintien de la paix et de la sécurité, régionale et internationale, il n’en demeure pas moins que des divergences persistent, essentiellement sur «la définition « du terrorisme et de l’intégration effective d’autres voies de lutte anti-terroriste, outre de celle sécuritaire et en soutien à celle ci, en s’attaquant au tarissement des sources de financement du terrorisme, dont principalement le paiement des rançons, demeurant non criminalisé sur le plan international. à cela, il est impératif de s’attaquer aussi à la matrice idéologique du terrorisme, le wahhabisme et aussi à la xénophobie et l’islamophobie. Des questions auxquelles la rencontre d’Oslo a été un des cadres appropriés pour faire le tour de table sur l’ensemble de ces questions et d’autres, dont en dépend la paix et la sécurité dans le monde. Ce qui confortera et aidera à converger les points de vue d’une manière significative,` en matière de lutte contre le terrorisme, notamment sur le plan international, en vue de voir les Nations unies, dégager outre une définition claire du terrorisme mais aussi le tarissement des sources de financement du terrorisme, dont le paiement des rançons qui ne sont pas criminalisés au niveau international. Il est utile de noter que la rencontre d’Oslo et son ordre du jour s’est tenue, au lendemain de la 7ème édition de la rencontre internationale des hauts responsables des questions de sécurité, tenue du 23 au 25 mai derniers, à Grozny (Tchétchénie) qui s’est penchée sur des questions similaires, dont la lutte contre l’extrémisme et le terrorisme dans l’intérêt du maintien de la sécurité régionale et internationale. le dialogue politique et sécuritaire, le développement durable et la coopération dans le domaine migratoire ont été au centre des discussions entre une vingtaine de ministres des Affaires étrangères africains et nordiques, à Oslo. La journée d’hier, a été l’occasion pour les présents de rencontrer des chefs d’entreprises et des représentants du monde des affaires norvégiens, en vue d’échanger les points de vue concernant les opportunités d’investissement et de partenariat économique, de nature à propulser le développement dans certains pays africains et à la création d’emplois. S’agissant de la migration, il est utile de souligner, que le flux migratoire d’Irakiens de Syriens et d’Afghans en direction de l’UE, via la Turquie et la Grèce pour ne citer que ces deux passages, continue d’occuper l’actualité politico-médiatique de l’UE, dont les pays nordiques. La semaine dernière, les autorités finlandaises en charge des questions de sécurité ont exprimé leurs inquiétudes suite à la «disparition de migrants des centres d’accueils» a annoncé la chef du service administratif du ministère finlandais de l’Intérieur Paivi Nerg, selon le site de radio-télévision nationale Yle. Indiquant toutefois que «nous ne pouvons pas non plus affirmer avec certitude qu’ils sont partis à l’étranger» la responsable finlandaise poursuit, en déclarant que «depuis la Finlande, il est facile de partir pour l’Europe» avant d’ajouter que «nous faisons tout notre possible pour les retrouver et établir où ils se trouvent», a-t-elle assuré. Le week-end dernier, la Police criminelle centrale de la Finlande a fait état de la disparition de centres d’accueil d’environ 2.500 demandeurs d’asile, et l’année dernière, ce pays a enregistré près de 32 500 réfugiés.
Karima Bennour