L’université M’Hamed Bougara de Boumerdès organise, depuis hier, au niveau de la Faculté des sciences politiques de Boudouaou, des journées de solidarité algéro-sahraouie des travailleurs.
Un évènement s’étalera jusqu’au 14 du mois en cours, sous le slogan : « Un demi-siècle de lutte, de fidélité au chemin des héros». Toute une semaine de solidarité, portant les noms des martyrs sahraouis et algériens «Mahjoub Ibrahim» et «Aïssat Idir», qui connaîtra une importante participation algérienne et internationale. Étaient présents à la cérémonie d’ouverture, plusieurs personnalités d’envergure, à l’instar du président du Conseil consultatif sahraoui et représentant du secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, Mohamed Lamine Ahmed, l’ambassadeur sahraoui en Algérie, Abdelkader Omar Taleb, le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui, Saïd Ayachi, les présidents de l’UGTA et de l’UGTSARIO, ainsi que des représentants de la société civile algérienne, des personnalités internationales et des fonctionnaires sahraouis. Participeront également à ce rendez-vous majeur, une dizaine de cadres ouvriers sahraouis, représentant l’Union générale des travailleurs de Seguia el-Hamra et Wadi el Dhahab, ainsi que la participation des instances centrale et régionale, les bureaux locaux et principaux et les sept syndicats professionnels, et des représentants des secteurs du travail au niveau national. Des journées qui permettront de mettre en lumière cette dure réalité du peuple sahraoui, à la lumière des politiques d’occupation qui visent à affamer, appauvrir, marginaliser et exclure les Sahraouis, à une époque où le pillage et l’exploitation injustes des ressources naturelles du peuple sahraoui se poursuit. L’occasion également de rappeler le parcours d’un demi-siècle d’expérience nationale dans la lutte ouvrière, ainsi que la commémoration du 13e anniversaire du démantèlement du camp Gdeïm Izik, du 48e anniversaire de l’unité nationale, et de la Fête nationale des travailleurs.
Brahim Ghali : « Coopérer pleinement avec l’ONU pour accélérer la décolonisation »
Dans un message lu en son nom par Mohamed Lamine Ahmed, le président sahraoui et chef du Front Polisario, Brahim Ghali, « a mis en garde contre la politique d’intransigeance et d’obstruction menée par l’État d’occupation marocain, qui menace la paix et la stabilité dans la région, notamment à travers le flux de ses drogues ». « Il est le plus grand producteur et exportateur de cannabis, soutient et encourage les gangs du crime organisé et les groupes terroristes, noue des alliances suspectes avec les forces coloniales de la colonisation et l’expansion, et fait avancer ses dangereux programmes qui menacent l’ensemble de la région de tensions et d’instabilité accrues », a confié aux présents le chef du Front Polisario. Dans le même contexte, Ibrahim Ghali a précisé que « la position du parti sahraoui est claire, à savoir la disposition à coopérer pleinement avec les efforts des Nations unies pour accélérer la décolonisation de la dernière colonie d’Afrique, en permettant au peuple sahraoui d’exercer son droit non négociable, inaliénable et imprescriptible à l’autodétermination et à l’indépendance, comme tous les pays et peuples colonisés ».
L’expérience de la force ouvrière algérienne au profit de la lutte sahraouie
S’exprimant en marge de cette rencontre, le secrétaire général de l’UGTA, Amar Takdjout, a renouvelé, au nom de toute la force syndicale, son soutien et sa solidarité au peuple sahraoui et à sa juste cause ». De son côté, le secrétaire général des travailleurs sahraouis, Salama El-Bachir, après avoir remercié l’UGTA pour l’organisation de cet événement de solidarité syndicale, a expliqué que cette semaine de solidarité constitue une opportunité pour les cadres du travail sahraouis de bénéficier de la riche expérience du travailleur algérien. À cet égard, Ibrahim Ghali a souligné que l’organisation de la semaine de solidarité syndicale est « une nouvelle étape de solidarité, de soutien et d’accompagnement à l’égard de la lutte du peuple sahraoui, par laquelle l’UGTA inaugure une nouvelle phase de solidarité, de soutien, d’assistance, d’accompagnement et de soutien que la Grande Algérie, avec son peuple fier, et sous la houlette du Président Abdelmadjid Tebboune, s’est illustrée dans la juste lutte des Sahraouis ».
« L’Algérie, Mecque des révolutionnaires, Qibla des libres »
Tout en transmettant à Amar Takdjout « les expressions les plus sincères de remerciements, d’appréciation et de gratitude sahraouis, au nom des travailleurs sahraouis et au nom du peuple tout entier, au peuple algérien frère », Ibrahim Ghali a ajouté : «C’est un brillant atout historique qui jalonne l’histoire de l’UGTA, qui suffit pour qu’elle soit fière d’avoir su fédérer les rangs de la classe ouvrière algérienne et la diriger, pour être fortement présent dans la bataille de libération, avec les justes martyrs et les grands sacrifices qu’elle a consentis, et sa contribution pour la construction d’une nouvelle Algérie ». Pour le premier représentant de la RASD, « c’est une expérience immortelle pour cette organisation syndicale algérienne. Son homologue sahraoui doit en profiter et puiser à sa source. À savoir la source de la glorieuse Révolution du 1er novembre, la source de la fière Algérie, la Mecque des révolutionnaires et la qibla des libres ».
L’UGTA et l’UGTSARIO signes un accord de partenariat stratégique
Par ailleurs, un accord de coopération et de partenariat a été signé entre l’Union générale des travailleurs sahraouis et l’Union générale des travailleurs algériens, pour la partie sahraouie, par Salama El-Bachir, et par Amar Takdjout du côté algérien. Un accord qui vise à « promouvoir le travail syndical sahraoui, outre l’engagement du Syndicat des travailleurs algériens à accompagner les travailleurs sahraouis dans les domaines de la coopération, de la formation et de la coopération stratégique ». Selon Salama Al-Bashir, les deux fédérations « travailleront sérieusement sur cet accord pour développer des relations bilatérales plus profondes et plus larges, échanger des informations et des expériences, et prendre position sur diverses questions d’intérêt commun, par des mesures et des procédures concrètes qui reflètent leur respect mutuel du droit international et des droits de l’Homme et des peuples ». En outre, les deux syndicats ont déclaré leur soutien aux principes du travail syndical et à la position de principe concernant la lutte légitime du peuple sahraoui pour la liberté, l’autodétermination et la souveraineté sur ses terres et ses ressources.
Les échos favorables de l’ONU
L’opportunité aussi de passer en revue les derniers événements sur la question sahraouie et ses dimensions régionales et internationales, à la lumière des échos positifs en faveur de la lutte du peuple sahraoui, parvenus de la 4e Session de l’ONU. Eu égard, entre autres, à la teneur des rencontres officielles, notamment celle tenue à New York entre le président de la RASD et le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, de la visite effectuée, en septembre dernier, par l’Envoyé personnel du SG des Nations unies pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, dans les territoires sahraouis occupés. Cela, en plus de la visite du secrétaire d’État adjoint américain aux institutions de la République sahraouie. En outre, il sied de noter qu’au cours de cette première journée d’ouverture de l’évènement, les familles des martyrs « Mahjoub Ibrahim » et « Aïssat Idir » ont été honorées. Lors de la cérémonie d’ouverture, deux cassettes documentaires ont été projetées, la première sur l’expérience des travailleurs algériens pendant la Révolution de libération, et la seconde sur l’expérience des travailleurs sahraouis. À noter également en marge de cette manifestation, des conférences, ateliers et programmes participatifs, culturels et sportifs ont eu lieu.
Hamid Si Ahmed
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