Le Sommet du G77 plus la Chine s’est ouvert hier, vendredi, au Palais des Conventions à La Havane à Cuba, pour deux jours. Il se tient dans le contexte d’une dynamique qui mène le monde vers la multipolarité qui se précise déjà à travers de multiples indices dans les relations internationales. Le fait que le sommet se tienne à La Havane, capitale d’un pays précurseur dans la voie du développement national indépendant au profit exclusif de son propre peuple, est significatif des changements profonds qui marquent l’évolution du monde. Le Sommet du G77+ la Chine, à la Havane, c’est la garantie sur la qualité des sujets qui y seront abordés et sur le contenu des orientations qui seront dégagées pour faire reculer l’hégémonie néo coloniale des pays occidentaux, et de leurs institutions financières qui utilisent le prétexte d’aides au développement. La coopération Sud-Sud en sortira renforcée, ainsi que le soutien aux pays pauvres et la solidarité concrète et agissante avec les causes des peuples palestinien et sahraoui. Le rejet de la politique occidentale des interventions militaires étrangères en Libye, en Syrie, au Yemen, dans les pays du Sahel, où des situations d’insécurité ayant favorisé le terrorisme ont été créées de toutes pièces, pour justifier les ingérences et les atteintes à la souveraineté de ces pays au profit des intérêts néo coloniaux. Selon les organisateurs cubains de ce Sommet, « les pays en développement continuent de parier sur une avancée significative dans leurs priorités nationales de développement. Dans cette entreprise, la science, la technologie et l’innovation sont des outils essentiels pour accélérer le rythme de la diversification et de la transformation économiques, accroître la productivité et la compétitivité et faciliter la pleine insertion des pays en développement dans l’économie mondiale ». Cependant, expliquent-ils, «une grande partie de l’Humanité n’y a pas accès, alors qu’elle est soumise à une lutte perpétuelle pour la survie. Pour changer ce scénario, il est indispensable de construire un monde plus juste, véritablement démocratique et inclusif, qui privilégie la solidarité et la coopération internationales, ce qui permettrait de mobiliser les ressources nécessaires pour soutenir les efforts des pays dans la réalisation de leur développement, qui a été freiné par des siècles d’exploitation, de colonialisme et de pillage ». Une trentaine de chefs d’Etat et de gouvernement participent à ce sommet de deux jours, parmi lesquels plusieurs dirigeants latino-américains et une centaine de pays. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui a inauguré le sommet au côté du président cubain Miguel Diaz-Canel, est arrivé mercredi dans la capitale cubaine. Créé en 1964, le G77 est la plus grande organisation intergouvernementale des pays en développement au sein des Nations unies. Ce mécanisme intergouvernemental, qui réunit 80 % de la population mondiale, rassemble 134 pays membres, soit plus des deux tiers des pays membres de l’ONU. À la veille de l’ouverture, vendredi, du sommet du Groupe des 77 plus la Chine (G77+Chine), une exposition mettant en lumière les avancées de Cuba en matière de science, de technologie et d’innovation a été inaugurée jeudi au Centre des congrès de La Havane, L’exposition, intitulée « Défis actuels du développement : le rôle de la science, de la technologie et de l’innovation », montre à travers des affiches les succès du pays caribéen dans ces domaines, qui seront les principaux thèmes de ce sommet de deux jours. Des exemples de réalisations cubaines en biotechnologie, éducation et environnement sont également exposés à la même occasion. « Cette exposition montre le développement en matière de science, d’innovation et de technologie dans notre pays au cours des six dernières décennies », « Je suis convaincue que le développement ne sera pas possible si les pays du Sud ne prennent pas en compte la science, la technologie et l’innovation », a déclaré à Xinhua, Teresita Vicente, responsable des relations culturelles et académiques au ministère cubain des Affaires étrangères.
M’hamed Rebah