Une année après sa visite en Algérie, en janvier 2023, la présidente du Conseil des ministres italien, Giorgia Meloni, s’est entretenue vendredi avec le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, cette fois-ci via un appel téléphonique, en prévision du Sommet Italie-Afrique, qui se tiendra aujourd’hui et demain dans la capitale italienne, Rome.
Ce sommet, auquel participeront pas moins de 50 délégations de pays africains et des dirigeants européens représentants d’organisations internationales, sera l’occasion pour l’Italie de présenter son nouveau plan stratégique qui a pour but de réévaluer l’approche du pays à l’égard du continent africain. Cela fait partie des priorités du gouvernement de Giorgia Meloni, qui devrait en faire un point central du G7 qu’elle présidera au mois de juin prochain. Rappelons que ce sommet, initialement prévu en novembre 2023, avait été reporté en raison essentiellement du génocide sioniste en Palestine occupée, promptement condamnée par tous les pays de l’Union africaine et bon nombre de pays occidentaux.
Une passerelle entre les deux continents
Au-delà du sommet en question, et selon un communiqué de la Présidence de la République, le président Tebboune et Giorgia Meloni ont évoqué au cours dudit entretien « l’agenda lié à l’intensification de la coopération bilatérale à travers des rencontres de coordination au niveau des experts des deux pays dans tous les domaines, les questions régionales d’intérêt commun, ainsi que la lutte contre le phénomène de l’immigration clandestine ». Notamment « la relance du Plan Mattei pour l’établissement d’un nouveau partenariat entre l’Italie et les États du continent africain », lequel vise, pour rappel, à contribuer au développement des pays africains à travers des partenariats dans les domaines de l’énergie, la promotion des exportations et des investissements, l’éducation, la santé, la sécurité alimentaire, le renforcement des infrastructures et la prévention de l’immigration irrégulière. En outre, le même communiqué a précisé que « l’Algérie sera représentée par le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf ».
Alger, l’interlocuteur naturel de Rome
Dans ce contexte, il est important de souligner que le gouvernement italien, à travers la tenue du Sommet Italie-Afrique, mise en premier lieu à sécuriser l’approvisionnement énergétique de l’Europe. Un contexte dans lequel l’Italie mise énormément sur l’appui de l’Algérie, eu égard à la grandeur des relations entre les deux pays, au cours des deux dernières années, et compte tenu du fait, surtout, que l’Algérie fut le premier pays Nord-africain visité par la cheffe du gouvernement italien. Rappelons à cet égard que lors de sa visite à Alger, Meloni avait mis en avant l’importance de l’Algérie en tant que partenaire stratégique important dans le cadre du plan Mattei, et avait ainsi affiché la volonté de son gouvernement de « réaliser avec l’Algérie davantage de croissance et de développement, d’établir des passerelles entre les deux rives de la Méditerranée et de contribuer à la stabilité dans la région ». Au même titre, l’ex-ambassadeur d’Italie à Alger, Giovanni Pugliese, avait qualifié l’Algérie d’ « interlocuteur naturel de l’Italie pour approfondir non seulement le dialogue bilatéral mais aussi celui entre l’Union européenne et le continent africain ».
Hamid Si Ahmed
