Les boucheries d’Oran sont prises d’assaut au deuxième jour de l’Aïd El-Adha par des citoyens cherchant à découper la viande chez des pros. Ignorant la pratique de sectionner le mouton ou évitant la fatigue engendrée par cette opération contraignante ou pour incapacité, des Oranais préfèrent se diriger vers des boucheries parfois même le soir du deuxième jour de l’Aïd. Ce recours arrange bien les bouchers qui voient leurs chiffres d’affaires grimper, surtout que les prix de telle prestation varie d’un boucher à un autre et selon le poids du mouton et la méthode, de 1000 à 2000 DA. Ainsi, des files d’attente se forment devant ces locaux en pareille circonstance. Moncef, boucher quinquagénaire à hai « USTO » exerce ce métier avec ses quatre enfants le jour de l’Aïd. Des files sont visibles devant sa boucherie juste après la prière d’El-Fadjr. Des clients réservent leur tour le jour de l’Aïd. Les clients potentiels sont prioritaires dans cette opération. Ceux qui le sollicitent pour l’abattage du sacrifice ont un bonus comme pour attirer de nouveaux clients, a-t-il fait savoir. Un autre boucher du quartier, Larbi, a rappelé que cette ruée sur les bouchers se limitait auparavant à une couche de la société, indiquant que dans les dernières années les commandes se font de plus en plus nombreuses. Plusieurs citoyens recourent au service du boucher pour éviter la fatigue qui accompagne toujours cette rude opération ou par peur de se blesser, a-t-il ajouté. Il a également fait savoir qu’il exerce avec plusieurs professionnels qui viennent l’aider au premier et deuxième jour de l’Aïd. Une veuve, mère de quatre enfants, Fatima Zohra, a indiqué qu’elle ramène chaque année son mouton au boucher pour éviter de recourir aux services des voisins. Ne pouvant pas faire cette opération toute seule et puisque ses enfants sont encore jeunes, elle ne trouve pas meilleure solution que celle du boucher. Un nouveau phénomène a fait apparition ces derniers temps. Il s’agit de bouchers ambulants qui sillonnent le premier jour de l’Aïd les quartiers avec leurs équipements proposant leurs services pour abattre le mouton ou découper la viande. Cet apport représente une aubaine pour de nombreux citoyens qui ne disposent pas de voitures pour transporter les moutons vers des boucheries. A noter que ces ambulants disposent d’autorisations pour exercer ce métier, selon un boucher de hai El-Othmania (ex-Maraval). Un boucher de ce quartier, Hocine, a déclaré « nous travaillons à une vitesse record pour permettre au client de recevoir son sacrifice coupé en morceaux homogènes, soit un quart d’heure. Parallèlement, des familles continuent à découper elles-mêmes leurs moutons à domicile avec des méthodes traditionnelles.