En dépit de la situation sanitaire critique que vit l’Algérie en cette période à cause de la propagation rapide du mutant Delta causant la mort de plusieurs personnes, les citoyens répondent aux appels des professionnels de la santé et se précipitent vers les centres de vaccination vu que c’est la seule solution, après la prévention, pour se protéger contre la Covid-19.
Cependant, et vu l’afflux important sur les espaces dédiés à cette opération et les centres médicaux notamment à la capitale, dont le processus a commencé en janvier passé, la mauvaise gestion persiste dans tous ces endroits, prenant l’exemple des chapiteaux de la Place du 1er Mai et le centre médicals d’El Madania. Le personnel n’arrive pas à gérer le bon déroulement de l’opération de vaccination, notamment en matière de gestion et de la mobilisation des moyens humains et matériel, d’autant plus que la vague de la vaccination massive pour la deuxième dose est en cours et l’afflux des citoyens pour se faire vacciner pour la première dose est croissant.
C’est d’ailleurs ce que nous avons constaté jeudi lors d’une tournée à la capitale, sur ces espaces plus précisément, arrivés le matin à la place du 1er mai, nous nous apercevons que les chapiteaux installés démontés pour les planter ensuite à la salle omnisports Harcha Hacène située au boulevard Ghermoul, arrivés en ce point, des citoyens se sont vu refuser « l’injection de la deuxième dose, non en raison d’absence de personnel médical, ou du vaccin mais tout simplement à cause d’un problème administratif ».
En s’approchant de l’infirmière qui m’ explique au début « nous ne sommes pas concernés par la 2ème dose » avant de poursuivre «le personnel médical a reçu la consigne de ne pas administrer la 2ème dose », insistant sur les raisons elle dira qu’ « ils ne disposent pas du cachet du rappel qui devrait être mentionné dans la carte de la vaccination ». À cause de cette barrière les citoyens qui ont leurs RDV de la 2ème dose ce jour-là ont fait le parcours du combattant, en se déplaçant d’un centre à l’autre, frappant à toutes les portes des dispensaires de Sidi M’ hamed, Nacera Nounou, El Madania.. passant par les chapiteaux de la place des martyrs, nous témoigne une dame qui cherchait désespérement parmi d’autres un centre qui peut bien lui injecter sa 2eme dose de vaccin. Certains arrivés au centre d’El Madania le personnel les a invités à se représenter samedi (aujourd’hui) ou à partir de demain dimanche, sous prétexte que : «l’opération de vaccination de la 2ème dose, s’arrête à 13h ». Selon les consignes toujours qu’il prétend (personnel) recevoir du ministère, alors que la situation sanitaire « critique » exige de multiplier les efforts, notant qu’aucune consigne de ce genre n’a été annoncée par le ministère de la Santé, au contraire la vaccination se termine normalement à 17h. D’ailleurs c’est ce que nous avions enregistré sur le seul point à Alger au niveau des chapiteaux de la Place des martyrs où la fermeture est à 5h du soir, ce qui a permis à plusieurs citoyens de prendre leur 2ème dose et de rentrer chez eux.
Rappelant que selon le Pr Faouzi Derrar, directeur général de l’Institut Pasteur d’Algérie, la campagne de vaccination a touché plus de 2,5 millions de personnes. Révélant que l’Algérie a importé jusqu’ici près de 8 millions de doses de différents vaccins et annoncé pour jeudi prochain, la réception de un million de doses du vaccin Sinovac.
Des symptômes du variant Delta chez des enfants et nourrissons
Le président de l’Union médicale algérienne (UMA), le Dr Saïd Khaled a averti que la situation sanitaire actuelle est «critique » et « inquiétante » et que « nous sommes en mesure encore d’y faire face » et « éviter l’effondrement du système sanitaire »
Intervenant hier sur les ondes de la radio régionale de Sétif, Dr Saïd a indiqué que les symptômes du variant Delta apparaissent chez les enfants et les nourrissons, y compris les rhumes, soulignant qu’aucun cas d’essoufflement n’a été enregistré à ce jour. Appelant les hautes autorités à déclarer l’état d’urgence sanitaire dans le pays, en mobilisant tous les moyens financiers, humains et logistiques pour freiner l’élan de la pandémie de covid-19. Selon lui l’urgence sanitaire signifie que « tout le monde est conscrit, tout le monde est prêt et tout le monde est obligé de respecter les mesures de précaution strictes ». Par ailleurs Il dira concernant le manque d’oxygène « nous souffrons d’une mauvaise gestion dans nos institutions hospitalières à tous les égards, en particulier de la crise de l’oxygène, causée par une mauvaise gestion et l’utilisation intensive de cette substance vitale due à la propagation du mutant delta ».
Il ajouta ensuite que « la situation dans laquelle nous vivons actuellement est due à la négligence dans la mise en œuvre des mesures préventives de la part des citoyens, soulignant que « si l’État resserrait les mesures de précaution avant la propagation de la troisième vague, nous aurions évité cette situation critique ». En outre le président de l’Union des médecins algériens a conseillé aux citoyens « de ne pas faire fonctionner les climatiseurs pour le moment, car cela aide à propager et à pousser le virus dans l’air de 6 mètres ».
Prix des PCR et sérologie : le diktat du privé
Alors que le ministère de la Santé avait auparavant fixé les prix des analyses de dépistage de la covid-19 et les tests PCR ainsi que l’antigénique, à travers une convention signée entre ce dernier et les centres de diagnostic médical. Celle-ci porte sur la baisse des prix des deux moyens très utilisés en Algérie pour détecter si la personne est porteuse du Coronavirus, et ce après que les tarifs ont été jugés frileux et faramineux et surtout pas à la portée de la population. Ainsi d’autres mesures ont été prises de la part de Benbouzid comme l’octroi des aides financières aux citoyens impactés par le Coronavirus. Dans le détail, pour tous frais engagés pour des tests PCR ou examens au scanner, les citoyens seront remboursés. En définitive, ces remboursements varient de 1.500 DA à 5.000 DA. Sauf que rien n’a été concrétisé en réalité, à présent c’est tout le monde qui passe des tests de dépistage mais il est ni remboursé et n’est pas à un prix raisonnable, notamment en cette période ou les contaminations augmentent, les laboratoires privés semblent faire fortune, un test antigénique varie entre
« 3500, 4000 et 5000 da », sans parler des coûts de PCR ou encore du scanner. La sérologie aussi a dépassé les 2 000 da qui était à 1 500, 1 800 da auparavant. Du coup il est impératif que ces profiteurs savent que le moment n’est pas de faire fortune par le seul moyen qui nous reste pour enrayer la propagation du nouveau Coronavirus.
Sarah Oubraham