Le Comité international olympique (CIO) a annoncé via son porte-parole que la somme record de 6,8 milliards de dollars (6,46 milliards d’euros) sera redistribuée au titre de l’olympiade 2021-2024. Cette augmentation de 12 % par rapport au cycle précédent, malgré un contexte économique mondial tendu, témoigne de la solidité financière du CIO. Mark Adams, porte-parole de l’organisation, a souligné, mardi dernier que cette hausse démontre que le mouvement olympique reste robuste et prospère, même après les perturbations causées par la pandémie de Covid-19 et le report des Jeux de Tokyo 2020. Le montant de 6,8 milliards de dollars, qui sera réparti entre les fédérations internationales, les comités nationaux olympiques (CNO) et les organisateurs des Jeux, reflète une performance impressionnante des recettes du CIO. Mark Adams a précisé que 90 % de ces revenus seront redistribués aux acteurs clés du mouvement olympique, tandis que les 10 % restants serviront à financer l’administration du CIO à Lausanne. Ce montant constitue une augmentation substantielle par rapport à l’olympiade 2017-2020, mais aussi par rapport à celle de 2009-2012, marquée par un bond spectaculaire de 45%. Les recettes sont principalement générées par les droits de diffusion télévisée et les contrats de sponsoring mondiaux du programme TOP (The Olympic Partners), qui rassemblent des entreprises comme Coca-Cola, Samsung, et Panasonic. Le CIO a su traverser la tempête économique grâce à ses contrats de marketing mondiaux, malgré la crise sanitaire mondiale. L’impact de la pandémie de Covid-19 a obligé à repousser les Jeux olympiques de Tokyo 2020 d’un an, et à organiser les Jeux à huis clos, ce qui a affecté les recettes attendues. Pourtant, le CIO parvient à augmenter ses revenus. Mark Adams a souligné que le modèle économique basé sur les droits télévisés et le programme TOP continue de performer, garantissant ainsi des sommes considérables pour financer les activités olympiques. Le porte-parole a également noté qu’aucun nouveau partenaire majeur n’est arrivé dans les rangs du programme TOP cette année, même si trois partenaires, dont Toyota, Panasonic et Bridgestone, quitteront le programme à la fin de 2024. Malgré ces départs, le CIO a déjà sécurisé des revenus de 13,5 milliards de dollars pour la période 2021-2032, dont 7,3 milliards jusqu’aux Jeux de Los Angeles 2028. Ce chiffre impressionnant démontre que la marque olympique continue de croître, et que l’intérêt des entreprises pour les Jeux reste intact.
Un futur olympique prospère
À long terme, la situation semble également favorable pour le CIO. Si l’on considère les engagements déjà pris pour les Olympiades à venir, notamment les Jeux de Los Angeles 2028 et ceux de Brisbane en 2032, le mouvement olympique semble bien ancré dans le paysage mondial. Mark Adams a souligné qu’avec ces revenus déjà sécurisés, le CIO peut aborder l’avenir avec confiance. « La marque olympique est plus forte que jamais », a-t-il assuré, avant d’ajouter que l’engouement pour l’association commerciale avec le CIO ne fait que croître.
Cette solide situation financière est particulièrement importante à l’approche de l’élection du prochain président du CIO, prévue pour mars 2024. Le successeur de l’Allemand Thomas Bach, qui dirige l’organisation depuis 2013, aura l’avantage de prendre ses fonctions dans un environnement économique favorable, ce qui devrait faciliter son mandat.
Des tensions sur les primes pour les médaillés olympiques
Cependant, toutes les nouvelles présentées lors de la réunion de la commission exécutive du CIO ne sont pas aussi rassurantes. L’initiative de World Athletics, qui propose une prime de 50 000 dollars pour chaque champion olympique en athlétisme lors des Jeux de Paris 2024, a suscité une forte polémique. Cette prime, qui serait la première de l’histoire des Jeux, pourrait, selon certains membres du CIO, creuser encore plus les inégalités au sein du mouvement olympique.
Mark Adams a exprimé la position du CIO, qui a rejeté l’idée de primes individuelles supplémentaires pour les athlètes. Selon lui, ce sont les comités nationaux olympiques qui ont la responsabilité de récompenser leurs athlètes. Le porte-parole a insisté sur le fait que si tous les médaillés des Jeux olympiques de Paris 2024 étaient récompensés, cela pourrait concerner près de 1 000 athlètes, dont 65 % proviendraient des 15 CNO les mieux financés. Une telle distribution risquerait de renforcer les inégalités déjà existantes, soulignant la nécessité d’une approche plus équitable et collective. Le rejet de cette initiative de World Athletics pourrait également avoir des conséquences sur le vote pour la succession de Thomas Bach, avec des représentants de fédérations internationales et de la commission des athlètes qui se sont fermement opposés à cette proposition.
En conclusion, bien que le CIO puisse se réjouir d’une situation financière prospère et d’une marque olympique plus forte que jamais, des défis subsistent, notamment en matière de gestion des primes pour les athlètes et de maintien de l’équité au sein du mouvement. Les prochains mois, et l’élection du futur président du CIO, pourraient bien être décisifs pour l’avenir de l’organisation.
M. A. T.