La Commission de la culture et de la communication à l’Assemblée populaire nationale a terminé l’examen du nouveau projet de loi sur l’information après près de trois semaines de débats à l’hémicycle Zighoud Youcef consacré à l’écoute et l’étude des exposés présentés par des spécialistes de l’information, des journalistes des deux secteurs, privé et public, et des syndicalistes de la profession. Le nouveau texte sera présenté début mars devant les parlementaires pour débat et approbation, alors que les professionnels des médias réclament une plus large concertation et de nouvelles modifications dans le nouveau texte pour améliorer la situation socio-professionnelle des journalistes, renforcer la liberté d’expression dans le cadre du respect de la Constitution et permettre par la même au citoyen d’accéder à son droit à l’information. Les professionnels du secteur et des députés réclament également l’accélération de la cadence de la promulgation de statuts particuliers qui définissent les devoirs et droits des journalistes. Il faut noter que les conditions d’octroi de la carte professionnelle pour les journalistes qui exigent une expérience de 3 ans pour ceux qui ont suivi leur cursus en journalisme et 5 ans pour ceux issus d’autres instituts avec obligation de disposer d’une formation dans le domaine ont été maintenues dans le nouveau texte. Il pourrait donc y avoir des « retouches » à apporter au projet final notamment avec l’insistance des journalistes et des parlementaires, sachant que certains demandent carrément son retrait à défaut de sa modification, estimant que les dispositions portées dans le nouveau texte constituent une régression des acquis notamment sur plan du pluralisme médiatique. Il est donc attendu des députés de soulever et de défendre les doléances des professionnels du secteur notamment pour ce qui a trait à l’institution d’un fonds de soutien pour les journalistes, l’inclusion des journalistes dans la création des sociétés de médias et la nécessité d’aller vers des médias porteurs de contenu constructif. Parmi les propositions de la Commission devant être débattues à l’APN, figurent également la création d’un mécanisme de contrôle sur les imprimeries de presse, et un autre pour l’organisation de la diffusion. Il convient de rappeler que ce projet a été déposé à l’APN par le Gouvernement à la mi-décembre avant d’atterrir sur les bureaux de cette commission spécialisée. Il est en principe composé de 8 chapitres et 55 articles, selon des médias. Le projet sur l’Information en question fixe les activités du secteur, les modalités d’exercices de cette profession et la déontologie propre à la profession, en plus de la gestion des litiges qui pourraient naitre de l’exercice de cette fonction. La nouvelle Loi est porteuse également d’articles de lois visant à protéger le journaliste de toutes formes d’agression, d’injure, d’humiliation, ou menace pendant l’exercice de sa profession.
Brahim Oubellil