Si administrativement la nouvelle ville Ali Mendjel est toujours rattachée à la daïra de la ville du Khroub et sa commune, force est d’admettre que cette dépendance avec cette dernière ne lui sied plus désormais , vu l’expansion remarquable qu’a connu ces dernières années cette grande agglomération et compte tenu du nombre important d’habitants qui ont été délocalisés vers la nouvelle ville Ali Mendjeli,et dont les programmes de relogements sur ce site sont encore à l’étude ou en cours de réalisation ,la nouvelle ville Ali Mendjel se trouve dans l’impératif de changer de statut ,et elle le mérite amplement . Même des lacunes en matière urbanistiques ont été relevées avec un grave déficit en équipement ainsi que d’autres aspects liés à la gestion de la ville, le gigantisme qu’a pris cette dernière doit être pris en considération par les pouvoirs publics. C’est dire que la nouvelle ville Ali Mendjeli est devenue une problématique, autrement dit l’exemple, à ne pas suivre en matière de conception des futurs pôles urbains qui sont lancés à travers le territoire national, même si dans l’absolu la nouvelle ville ainsi que celle de Massinissa ont pu desserrer l’étau qui prenait les autorités locales à la gorge, face à la forte pression des milliers de demandeurs de logement. Pour rappel , la nouvelle ville Ali Mendjeli reçoit sur ses terrains 53% du programme de logements global de la wilaya, estimé à plus de 34 000 unités (18 000 logements LPL et 16 300 LPA). Donc pour rectifier le tir et combler les déficits en matière d’infrastructures d’accompagnements pour les populations ,les pouvoirs publics ont débloqué 1 400 milliards de centimes comme première tranche d’un programme d’urgence évalué à 40 milliards de dinars , d’ailleurs avons-nous appris les autorités locales réclament déjà les 2 600 milliards de la deuxième tranche, prévoyant la réalisation de 7 sûreté urbaines, 18 groupes scolaires, 4 CEM, 3 lycées, 2 sièges de délégations communales , aménagement d’un cimetière pour éviter à la population d’aller vers des communes limitrophes, ainsi que d’autres équipements sportifs et un investissement conséquent dans le secteur hydraulique.
Sur le volet du transport la nouvelle ville Ali Mendjeli, sera desservie et raccordée à l’autoroute Est-Ouest et au tramway, dont l’extension a été présentée au Premier ministre lors de sa visite du 16 février dernier. Sur un autre registre, il faut aussi noter, que la forte présence d’une communauté estudiantine (10 000 étudiants actuellement et environ 50 000 autres attendus avec l’ouverture de la ville universitaire, cela dit , la nouvelle ville Ali Mendjeli est devenue un point de convergence de la population de Constantine et des wilayas voisines. Mais malgré toutes ces projections d’avenir, les habitants de la nouvelle ville souffrent des routes qui sont désormais plus encombrées que tout autre quartier de la wilaya, et appellent à l’élaboration urgente d’un plan de circulation. En tout état de cause la population de la nouvelle ville Ali Mendjeli a connu une évolution fulgurante, passant de 70 000 habitants en 2008 à 220 000 en 2012, et l’on prévoit que cette démographie ira crescendo dans l’avenir proche, avec des prévisions de 330 000 en 2014 et 400 000 âmes en 2015. Ce qui revient à dire , qu’un statut pour la nouvelle ville s’impose comme une priorité ,mais ce n’est pas tout ,il faut réfléchir à la création prochaine d’EPIC, comme le préconisent les pouvoirs publics, et une impulsion de l’investissement privé à travers la création d’une seconde zone d’activité commerciale (ZAC) entre Aïn S’mara et la nouvelle ville Ali Mendjeli, afin d’absorber le chômage des jeunes, qui peuvent devenir à la longue, si rien n’est entrepris dès maintenant, une véritable bombe à retardement pour les autorités locales .
Mâalem Abdelyakine