La célébration de la fête de Yennayer est un moment de partage dans la pure tradition ancestrale. Après la fête du Mawlid Ennabawi Echarif fêtée il y a quelques jours dans une ambiance conviviale, La ville vit au rythme de l’animation créée par le rush des citoyens préoccupés par les préparatifs nécessaires à une célébration dans les normes de Yennayer. Le 12 janvier sera meublé par des rencontres entre familles, autour d’une table généreusement garnie, consacrée à cette fête ancestrale à laquelle les Annabis tiennent et fêtent dans le strict respect de la tradition. Celle des agapes se prolongeant tardivement, une façon comme une autre d’accueillir dans la liesse et la convivialité le Nouvel An berbère après avoir célébré l’anniversaire du prophète Mohamed QSSSL qui a permis à certains de se recueillir par la récitation du Coran dans les mosquées, à d’autres de s’adonner pour la circonstance aux actions de bienfaisance en organisant des repas aux pauvres alors que d’autres se sont remémorés la vie du Prophète et de ses compagnons dans une tentative de mieux s’imprégner des valeurs enseignées par l’islam, aujourd’hui délaissées par certains plus soucieux de contenter l’aspect matériel au détriment du spirituel… Qu’importe donc la manière de célébrer ces deux événements pourvu que l’individu arrive à suivre l’exemple et la sagesse du prophète dans sa vie de tous les jours, lâchera cette grand-mère qui passe la soirée du Mouloud à narrer l’œuvre et les réalisations du prophète aux siens car, poursuit-elle, il est des questions que l’individu se doit de se poser en pareille occasion, pour faire un point, une introspection sur ce qu’il a pu réaliser surtout vis-à-vis d’autrui et du seigneur. Plus qu’un rappel, il nous faut réfléchir sur notre situation en tant que croyants, penser à notre état spirituel, a-t-elle encore ajouté en précisant que l’esprit du Prophète Mohamed (QSSSL) est ressenti un peu partout à Annaba où l’odeur de sainteté de ces jours a néanmoins attisé les incrédules, n’hésitant pas à user de pratiques mercantiles pour tirer profit de l’aubaine en proposant toutes sortes de produits allant des viandes, aux légumes et fruits, au reste d’ingrédients indispensables pour le succès d’une telle fête.
À commencer par les pétards qui bien que peu ou presque pas visibles sur le marché, continuent à faire le bonheur de ceux qui, le mawlid sans les produits pyrotechniques, est synonyme de fête au gout inachevé…voire insipide. Tout au long du Boulevard Bouali-Said longeant le long de la rue menant à la mosquée de Sidi Brahim ainsi qu’à travers d’autres points de rencontre entre consommateurs, le même »déco » est relevé. Tables de fortune et cartons sont exposés aux citoyens en quête d’achats en rapport avec l’évènement. Henné, encens de toutes sortes, aux marques aussi différentes que variées, autant que leur provenance, sont exhibées aux citoyens alléchés également par les vendeurs de poules qui proposent leurs volailles juste en face de la caisse de retraite.
Ces derniers sont habituellement rassemblés au niveau de ce coin pour commercialiser œufs, poussins, poules ou dindes. C’est selon les goûts et les capacités de chacun. Les senteurs d’ambre et de musc fusent de partout pour donner à la ville l’empreinte festive de cet événement qui représente beaucoup pour les bambins comme pour les adultes. Après la fête du Mawlid Ennabaoui, l’autre «hôte» prestigieux, celui de Yennayer, est déjà là, depuis quelque temps. Les rues se sont mises aux couleurs de la fête bien ancrée dans la culture des citoyens qui perçoivent cette célébration comme une obligation morale et bien plus, un rituel dont on doit s’acquitter ou accomplir ; honorer cette tradition séculaire, jalousement gardée et transmise de père en fils est devenu presque obligatoire à Annaba.
Petits et grands se sont mis dans l’air de cette fête en se pressant d’aller s’approvisionner en produits-fête. Pour ce qui est de la fête de Yennayer, des mets succulents traditionnels tels le couscous ou autres pates, accompagnés de cacahuètes et autres friandises (bonbons, figues séchées, dragées fourrées d’amandes, dattes, tamina, assida, zrira… ) font partie des gourmandises privilégiées pour la célébration traditionnelle de cette fête augurant bonheur, fertilité et perpétuation des traditions purement berbères.
Les souhaits d’une bonne année se multiplient dans la bonne humeur, le pardon et la convivialité que seul ce genre de fêtent arrive encore à produire. Bonne fête à tous, revient tel un leitmotiv. C’est réconfortant et suffisant, de l’avis même de nombreux citoyens.
Khadidja B.