Après que la formation du nouveau Gouvernement, composé de 39 membres, conduit par le Premier ministre Abdelaziz Djerad, ait été dévoilée, par le porte-parole de la présidence de la République, des responsables de partis politiques et représentants de la société civile ont réagi.
Sofiane Djilali, président de Jil Jadid :
Selon le président de Jil Jadid, Sofiane Djilali, il s’agit d’ «un gouvernement formé avec du nouveau et de l’ancien, du bon et du moins bon» dit-il, en ajoutant à ce propos : «je comprends quelque part qu’il y a une recherche d’un équilibre pour ne pas trop déstabiliser le gouvernement, mais ça ne peut être qu’un gouvernement d’une étape, ça ne peut pas être un gouvernement pour reconstruire sérieusement le pays» fait savoir notre interlocuteur. D’après Djilali, la composition du nouveau Gouvernement correspond à « l’étape entre aujourd’hui et au moment où une Assemblée nationale sera élue démocratiquement». Pour mieux expliquer son point de vue, le président de Jil Jadid nous a indiqué que « pour le moment le gouvernement va s’occuper de gérer les affaires les plus importantes et de remettre un peu d’ordre dans le pays », ajoutant : «Mais le plus important va se dérouler en dehors du gouvernement dans le cadre d’un dialogue qui va être suivi d’un changement de Constitution pour aller vers une élection», suggère le chef de Jil Jadid.
Abderrahmane Saïdi, cadre du MSP:
Abderrahmane Saïdi, cadre du MSP, s’est interrogé hier sur ce qu’il appelle une «décomposition de ministères ?» Indiquant que ce qu’il pense ainsi causera des problèmes de « gestion, l’organigramme, le personnel, et la décision ». «J’attendais à ce qu’il y aura des rétrécissements dans les ministères afin de pouvoir passer cette étape et gagner plus de temps». « Découper un ministère sur trois pose beaucoup d’interrogations», estime-t-il. «Notre situation actuelle ne supporte pas du tout ça. Je ne comprends pas l’utilité de créer par exemple un ministre délégué chargé de l’agriculture saharienne et de montagnes ou encore un ministre délégué aux start-ups», suggère le cadre du MSP. Concernant le retour de quelques ministres du temps de Bouteflika, Saïdi s’est posé la question suivante : « Je ne vois pas pourquoi reconduire Farroukhi, Raouia, Marmouri et autres». Pour finir, notre interlocuteur a souligné que ce gouvernement «ne sera peut-être pas capable de gérer la période actuelle et de faire la transition afin de passer à une Algérie nouvelle».
Boualem Amoura, SG du SATEF :
Le SG du SATEF et membre des Dynamiques de la société civile, Boualem Amoura, a qualifié hier la composition du nouveau Gouvernement de «non évènement ». Selon notre interlocuteur, cette composition représente la continuité du système. «Il (système, ndlr) s’est regénéré car la société civile est faible et non organisée», dit-il, ajoutant dans son analyse sur ce nouveau gouvernement que «c’est un conglomérat de personnes de l’ancien système, de quelques membres de l’ex-commission du dialogue et de quelques membres de l’autorité indépendante des élections». Le SG du Satef souligne, aussi, que la majorité des ministres actuels «étaient des défenseurs de l’élection présidentielle ». Concernant le nouveau ministre de l’Éducation, Mohamed Ouadjaout, le syndicaliste a indiqué qu’il est « inconnu au bataillon » et qu’ «en cette période, le secteur de l’Éducation a besoin d’un fils du secteur qui maîtrise tous les dossiers», souligne-t-il, avant de poursuivre que « le secteur de l’Éducation comporte plus de 09 millions d’élèves, et plus de 800 000 fonctionnaires ». « C’est un secteur sensible qui a besoin beaucoup plus d’un meneur d’hommes que d’un « novice », conclut-il.
Lyes Merabet, président du SNPSP :
De son côté, le président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP), Lyes Merabet, a indiqué sur sa page Facebook, que la composition du nouveau gouvernement «est le résultat de certains membres du Panel de dialogue présidé par Karim Younes, et des membres de l’Autorité nationale indépendante des élections, plus certains membres du gouvernement des affaires courantes désignés par le président Bouteflika».
Messaoud Amraoui, membre de l’UNPEF :
Messaoud Amraoui, député et membre de l’Union nationale du personnel de l’éducation et de la formation (UNPEF), a souhaité du succès au nouveau ministre de l’éducation, Mohamed Ouadjaout, indiquant, sur sa page Facebook, que « malgré que j’aurai aimé voir un cadre du secteur de l’Éducation à la tête du ministère car je suis convaincu que cela est très important».
Sarah Oubraham