Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Abdelbaki Benziane, a mis en garde lundi contre le relâchement et le non-respect des mesures de prévention contre la pandémie du Covid -19 dans les différentes structures universitaires.
Un relâchement qui pourrait avoir, prévient-il, des conséquences sur la suite de l’année universitaire. Benziane est ainsi le seul ministre à s’inquiéter des répercussions de l’abandon du protocole sanitaire dans les universités au moment ou la situation épidémiologique est alarmante, même si ce dernier n’a tout de même pas évoqué la prise de mesures fermes contre les contrevenants. Pour les autres secteurs, à l’instar de celui des transports, de l’éducation nationale, ou du commerce, les responsables ne semblent pas se soucier de ce constat, et ce malgré les mises en gardes et les alertes des professionnels de la santé. De manière plus claire, et mise à part la déclaration de Benziane, ou la démarche du ministère des Affaires religieuses qui annonce une opération de contrôle au niveau des mosquées pour voir le degré de respect du protocole sanitaire, les autres départements sont aux abonnées absents. Pourtant, les indicateurs montrent clairement que la propagation du virus corona et ses variants est en train d’augmenter, alors que les décès ou le nombre de personnes en réanimation sont également en hausse. Face à cela, le relâchement des gestes barrières est constaté à tous les niveaux, notamment avec l’arrivée du mois sacré de Ramadhan. Dans les bus, les taxis, les écoles, les marchés, les administrations, les universités, les grandes surfaces, et les espaces publics, la population ne porte plus de masque de protection et ne respecte plus la distanciation physique. Les autorités ont pour leur part contribué à ce relâchement puisqu’elles ne veillent plus à l’application du protocole sanitaire, pourtant tellement nécessaire en cette conjoncture marquée par l’arrivée imminente d’une troisième vague de la pandémie plus virulente. En effet, contrairement à la période qui a directement précédé l’arrivée du virus en Algérie, aucune sanction n’est désormais appliquée contre les contrevenants qui refusent de se soumettre au protocole sanitaire, de quoi accentuer la gravité de la situation épidémiologique pouvant amener à instaurer le confinement et la fermeture de tous les commerces, ainsi que l’arrêt des moyens de transport et de toutes les activités pouvant contribuer à une propagation de la maladie.
Les hôpitaux de plus en plus chargés par des cas Covid
Après avoir enregistré une stabilité au cours des mois de janvier, février et mars, les chiffres liés aux contaminations au covid sont en train de monter crescendo, notamment après l’apparition des variants britannique et nigérian. Dans les hôpitaux, la situation suscite la peur de beaucoup de professionnels de la santé qui sont de plus en plus nombreux à s’exprimer pour appeler à la vigilance. Selon Halimi Fairouz, médecin généraliste au service Covid à l’hôpital Mustapha Pacha, l’établissement est en train d’enregistrer de plus en plus de cas atteints par le virus notant que d’autres établissements hospitaliers sont sous pression et ne peuvent plus recevoir tous les cas surtout ceux qui nécessitent des prises en charge en réanimation. Pour sa part, la chef de service des maladies infectieuses à l’hôpital Saroub el Khathir à Sétif, Adhimi Nour El Houda, a mis en garde contre une éventuelle troisième vague soulignant que les services Covid sont en ce moment surchargés notamment les salles de réanimation. À rappeler que pour la journée du lundi 26 avril, l’Algérie a enregistré 190 nouveaux cas Covid-19, 10 nouveaux décès et 21 patients en soins intensifs. Pour ce qui est du nombre de cas touchés par les nouvelles souches, il a été enregistré jeudi 22 avril, 65 nouveaux cas de variant britannique et 101 nouveaux cas du variant nigérian, portant le total des cas depuis la première apparition à 373 cas.
Ania Nait Chalal