Les dettes fiscales et parafiscales des clubs professionnels algériens de football ont « dépassé les 1.000 milliards de centimes » du fait du non-paiement des impôts et cotisations sociales, a révélé le ministre de la Jeunesse et des sports, Abderrazak Sebgag. « A partir de la saison prochaine, les règlements adoptés par la Confédération africaine de football et la Fifa seront mis en application. Par conséquent, tout club ne remplissant pas les conditions n’aura pas droit à la licence professionnelle », a indiqué Sebgag lors de sa rencontre, lundi, avec la commission Jeunesse, sport et mouvement associatif de l’APN en présence de la ministre des Relations avec le Parlement, Besma Azouar.
Déplorant la situation dans laquelle se trouve le professionnalisme du football algérien, dont il n’y a que l’appellation, le ministre a fait savoir que « l’une des conditions requises pour l’obtention de la licence professionnelle est que le club ne doit pas se trouver dans une situation d’endettement. Malheureusement, des sociétés sportives doivent de l’argent à beaucoup de joueurs et entraîneurs, poussant quelques-uns de ces derniers à saisir le tribunal arbitral du sport pour recouvrer leurs droits ».
« Du professionnalisme, il n’ y a que le nom. Les sociétés sportives, devant être en principe à caractère commercial et posséder des actions, existent uniquement grâce aux subventions de l’Etat. Ces sociétés sportives sont malheureusement confrontées à une situation financière catastrophique », a poursuivi M. Sebgag. Sur les 18 clubs de la Ligue professionnelle, « un seul seulement répond aux critères du statut de professionnel fixés par la confédération africaine de football. Il s’agit de la JS Saoura qui pourtant, dispose de moyens financiers moins importants que ceux d’autres clubs », a poursuivi le ministre.
Rappelant l' »indispensable prise en charge effective du dossier du professionnalisme, comme soulignée par le Président de la République », le ministre a indiqué que « si les clubs ne répondent pas aux critères de la CAF, le nombre de clubs évoluant en championnat professionnel sera réduit. Ce nombre passera à 16 clubs la saison prochaine (2022-2023) et pourrait baisser encore si les conditions et critères de la CAF ne sont satisfaits ». Mardi dernier, le vice-président de l’instance fédérale Dr. Yacine Benhamza a souligné à l’APS que la réforme du professionnalisme, décidée par la Fédération algérienne de football (FAF), avait pour objectif notamment de hisser le football algérien, à quelques mois de la mise en application du cahier des charges, élaboré par la Confédération africaine (CAF), pour l’octroi de la licence professionnelle. Onze ans après l’instauration du professionnalisme en Algérie, dont le bilan est loin d’être reluisant, le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) et la FAF, ont créé une Commission mixte, chargée de l’évaluation de la situation du professionnalisme et des voies et moyens de sa réforme.