Le mouvement opéré jeudi dernier dans le corps des directeurs de l’Éducation des wilayas a suscité beaucoup d’interrogations parmi les syndicats du secteur. Le SATEF ainsi que le SNAPEST qui font état d’un manque de transparence autour de cette opération, se demandent sur quels critères les nouvelles promotions ont été faites.
Contacté hier, le Coordinateur national du syndicat national des professeurs de l’enseignement secondaire et technique, Meziane Meriane, a dénoncé « le flou » qui entoure ce mouvement de nomination soulignant qu’aucune information n’a fuité quant aux critères de choix des nouveaux directeurs. «Ce n’est pas pour remettre en cause les compétences mais l’on aurait aimé connaître si ces recrutements ont été faits sur la base de l’ancienneté, de la compétence ou par rapport aux diplômes », a-t-il confié. Le même syndicaliste a laissé entendre, par la même occasion, que le manque d’informations à ce sujet ouvrirait la porte à beaucoup de suppositions et de doutes, soulignant que le secteur a toujours souffert du problème de favoritisme. « On nous parle d’une Algérie nouvelle, on aurait aimé la voir dans les pratiques », a-t-il soutenu dans ce sens. Pour lui, il est certain que rien ne va changer au niveau de la gestion des académies. « Dans une année ou deux ça va encore patiner, et rien ne va changer. Les nouveaux directeurs laisseront comme toujours la gestion entre les mains des chefs de services qui sont la source de tous les problèmes », a conclu le coordinateur du Snapest.
Amoura : « les directeurs limogés doivent rendre des comptes »
Même son de cloche chez le Président du syndicat national des travailleurs de l’éducation et de la formation (SATEF), Boualem Amoura, qui pointe du doigt un manque de transparence des autorités quant à la conception de la liste des nouveaux directeurs. Relevant que ce mouvement a été opéré après beaucoup d’attente, il s’est interrogé sur les bases sur lesquelles se sont reposées les nouvelles nominations. « L’assainissement du secteur ne peut pas se faire de cette manière », a-t-il dit à ce propos.
D’autre part, Amoura s’est réjouit quant à des décisions de mettre fin aux fonctions de plusieurs directeurs qui n’ont, selon lui, rien donné mais qui en plus se sont « remplis les poches » durant des années. Toutefois, a-t-il insisté, cette démarche doit être accompagnée par des poursuites contre ces directeurs afin qu’ils rendent des comptes. « Il faudra qu’ils répondent de leurs actes pour que cela servent de leçons aux autres », a affirmé le syndicaliste qui propose par ailleurs à ce que les directeurs de l’éducation soient recrutés parmi des professionnels expérimentés en management.
Ania Nait Chalal