Les autorités nigériennes au pouvoir ont ordonné, vendredi, le départ de l’ambassadeur de France à Niamey, Sylvain Itté, qui disposait d’un délai de 48 heures pour quitter le pays, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères du gouvernement mis en place par Abdourahamane Tiani. Dans un communiqué repris par l’agence Reuters, le MAE nigérien a déclaré que la décision d’expulser l’ambassadeur avait été prise en réponse aux agissements du gouvernement français, « contraires aux intérêts du Niger ». Cette décision, précise la même source, a également été en partie motivée par le refus de l’ambassadeur français de répondre à une invitation du ministre des Affaires étrangères à participer, vendredi, à une réunion. Pour sa part, le ministère français des Affaires étrangères a indiqué à l’AFP que « les putschistes n’avaient pas autorité pour faire cette demande, l’agrément de l’ambassadeur émanant des seules autorités légitimes nigériennes élues ».
L’armée en état d’alerte maximale
Dans un message transmis à la radio, le chef d’état-major des armées du Niger, Moussa Salaou Barmou, a ordonné la mise en état d’alerte maximale des forces armées du pays. « Dès la réception de ce message, mettez tout votre personnel en état d’alerte maximale », a déclaré le chef militaire, rapportent plusieurs sources médiatiques locales. Moussa Salaou Barmou a expliqué que la décision a été prise dans un contexte de « menaces d’agression de plus en plus importantes contre le Niger », et « afin d’éviter une surprise générale et d’assurer une riposte adéquate ». Il convient de rappeler que fin juillet, quelques jours après la prise du pouvoir à Niamey par un groupe de militaires dirigé par Abdourahamane Tiani, la CEDEAO a imposé de lourdes sanctions économiques et financières contre le pays et a menacé d’employer la force armée pour rétablir l’ordre constitutionnel. Le 24 août, Niamey, hostile à cet ultimatum, a autorisé l’intervention des armées du Burkina Faso et du Mali, solidaires avec les militaires nigériens au pouvoir, sur son territoire « en cas d’agression ».
Abdourahamane Tiani nomme 41 nouveaux préfets
Le général de brigade Abdourahamane Tiani, qui est à la tête du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) depuis le 26 juillet dernier- soit au lendemain du coup d’État contre le président du Niger Mohamed Bazoum- a réuni, jeudi, un conseil des ministres, selon l’Agence nigérienne de presse (ANP). Au menu, il a été procédé à la nomination de 41 nouveaux préfets à la tête des départements du Niger, indique la même source, précisant que les nouveaux responsables des départements sont tous issus des forces de défense et de sécurité. Selon le communiqué du Conseil des ministres, ces nominations se justifient par la volonté du CNSP, de prévenir et/ou de mieux prendre en charge les questions de défense et de sécurisation de ces localités confrontées au banditisme armé et au terrorisme.
F. G.