Les chanteuses Nadia Benyoucef, Manal Gherbi et Nassima Haffaf ont animé, vendredi à Alger, un récital andalou, en commémoration du 45e anniversaire de la disparition du Cheikh Abdelkrim Dali, une des icônes de cette musique savante. Organisé par la Fondation Cheikh Abdelkrim-Dali, en collaboration, entre autre, avec la Télévision et la Radio algériennes, le concert, déployé en trois heures de temps, a été accueilli à la salle Ibn Zeydoun de l’Office Riadh El Feth (OREF). Soutenues par la quinzaine d’instrumentistes de l’Orchestre de la Fondation dirigé par le maestro Naguib Kateb, dont Saliha Ould Moussa, virtuose de l’Oud et Souad Barka au piano, les trois cantatrices ont déroulé des répertoires que le regretté Cheikh aimait reprendre. Présente au programme avec Nadia Benyoucef et Manal Gherbi, deux grands noms de la scène andalouse, Nassima Haffaf a suscité un intérêt particulier, de par son statut de lauréate au concours de la meilleure interprétation à la 3e édition du Prix « Cheikh Abdelkrim-Dali », tenu en 2022. Le statut de lauréate lui ayant valu, alors, de bén éficier du financement de son premier album par la fondation, la cantatrice est venue faire la promotion de son premier opus, sorti aux éditions Ostowana, dédié à la « Nouba Rasd Eddil » et participer à cet hommage commémoratif avec cinq titres. Très applaudie par l’assistance, la jeune cantatrice a séduit le public avec une voix cristalline, interprétant notamment, les inqilabet, « Ya badie el hosn », « Ya qawma ma wadjad’tou sabra » et « Ya mahla del âachiya » pour s’investir bien plus tard dans la soirée en duo avec Nadia Benyoucef pour interpréter « El Hidjaziyettes », un qcid du maître Abdelkrim Dali. A l’entrée de la salle, au niveau du hall, un grand poster reprenant la photo de la jaquette du CD de Nassima Haffaf, annonce un point de vente improvisé de ce nouvel album, déjà convoité, au regard des spectateurs qui l’ont entre les mains. « Nouba Rasd Eddil », contient notamment les pièces, « Houm Fil’khilaâ », « El Djamel Fettane », « Ya men sada saden », « khiyaloukoum fi el âayni ma zala hadhiran », « Malet ech’chems ila el ghouroub », « Qad bacharet bi koudoumikoum rihou ed’dhouba », « Aâlaykoum tefna el âyn wel’hadjeb », « Niranou qalbi zinadouha kabidi », « Amchi ya Rassoul et « Idha yahidjou li gharamek ». « Nassima Haffaf, est une chanteuse talentueuse promise à une grande carrière », a déclaré un spectateur s orti de la salle pour acheter le CD de la cantatrice. A huit ans, Nassima Haffaf a rejoint l’association « Anadil El Djazair », alors dirigée par Youcef Ouznadji, pour adhérer bien après, à l’Ensemble des « Beaux Arts d’Alger » sous la houlette d’El Hadi Boukoura. Elle fera par la suite, simultanément partie de l’Orchestre féminin de l’Opéra d’Alger qui avait sollicité ses services, et de l’association « Cortoba », quelle ne quittera plus. Avant la prestation de Nassima Haffaf, la soprane à la voix suave, Manel Gherbi au piano, avait rendu la Nouba Ghrib, dans les déclinaisons de ses belles variations rythmiques et mélodiques, concluant sa prestation haute en couleurs avec « A mayli sadri h’nin », « Slebti ar’djel « , et « Selli houmoumek », sous les applaudissements et les youyous d’un public euphorique. Cantatrice au charisme imposant, Nadia Benyoucef a séduit l’assistance avec sa voix puissante et cristalline, interprétant pas moins de 18 titres du patrimoine andalou, au plaisir d’une assistance conquise. « Nestegh’far qbel man’koul », « El hamdou lil’Allah nelt qesdi », « Ladha li chorb el aâchiya », » El hob rah fnani », « Elqalb bat seli », « Ya dow aâyani » et « Nar el bin bdet » sont quelques uns des titres rendus par l’icône de la chanson andalouse et algéroise. Présent à cette soirée commémorative, l’in specteur général du ministère de la Communication, Ahmed Benzelikha s’est vu remettre, en sa qualité de représentant du ministre de la Communication, les trophées honorifiques destinés à la Télévision et la Radio algériennes, pour leur collaboration à la réussite de cet événement.