Un gala en hommage à Cheikha Tetma et Maâlma Yamna a été animé, samedi soir, à la salle El Mougar par des artistes algérois et tlemceniens en présence d’un public connaisseur. La première partie de la soirée a été animée par la chanteuse algéroise Goussem qui a interprété « Rana jinak » chantée pour la première fois par Maâlma Yamna en 1927.
L’artiste Dalila Naim a, pour sa part, interprété la chanson du patrimoine « Ya syadi zarni hbibi lbarah fi lamnam » chantée par Yamna et Tetma, gratifiant l’assistance nombreuse de chansons de la défunte Fadhéla dziria à l’instar de « Ana Touiri » et « Kahl el Aïn madbal echafar ». La soirée a été clôturée par la prestation de l’artiste tlemcenienne Meriem Benadel qui a interprété des chansons connues de la diva de la chanson hawzi cheikha Tetma dont « Ana el ghrib oua ana houwa el barani » et « Lakhbar ja min el gharb » avant de terminer par des « Madih ». « C’est pour nous un grand honneur que de participer à l’hommage rendu à Cheikha Tetma et Maâlma Yamna eu égard à leur apport à la musique algérienne », ont tenu à dire les artistes Goussem, Meriem Benadel et Dalila Naim. Cheikha Tetma (1891-1962) de son vrai nom Tima Tabet, s’initie à la musique auprès de Moulay Ahmed Medeghri dit Serfaqo, barbier musicien et poète. Plus tard, elle est prise en charge par les frères Dib (Mohamed et Ghaouti), grands maîtres de la musique andalouse de l’époque à Tlemcen. Elle participe au sein de l’orchestre féminin « El Fawarat » à de grandes soirées avant de côtoyer de grands noms de la musique hawzi, à leur tête El Arbi Bensari.
En 1914 l’artiste est contrainte de s’exiler au Maroc à la suite d’une cabale menée par certains notables conservateurs de la ville. Elle s’établira à Fès où elle renforcera son patrimoine artistique en introduisant d’autres genres musicaux à l’instar du « Madih ». Son répertoire musical compte plusieurs chansons dont « Tal ichtiyaki », « Laqeytouha fi tawafi tes’a », « Thayet », Sbaht ala mail el khad », « Alamen takoun had ezziyara » et « Sbah nacha alama ». Maâlma Yamna a grandi à Alger (1859-1933) où elle a participé dés son jeune âge à des fêtes familiales à la Casbah. Elle crée son propre orchestre féminin « Masamiî ». Maâlma Yamna, de son vrai nom Yamna Bent El Hadj El Mehdi, était connue dans le style Aroubi.
Elle a enregistré plus de 500 œuvres et interprété plusieurs Qasides louant l’amour et des chansons à caractère social dont « Galou Laarab galou » et la célèbre « Rana jinak ». Organisée à l’initiative de l’Office national de la culture et de l’information (ONCI) cette soirée en hommage s’inscrit dans le cadre d’une série d’hommages à des figures de la musique algérienne.